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Les abus sexuels sur enfants en débat

Fidèle à sa ligne de conduite qu’il s’est fixé depuis sa création, il y a cinq ans, le Réseau Wassila ne cesse de casser des tabous et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur des phénomènes dont on ignore jusqu’à l’existence, mais qui malheureusement assombrissent la vie de plusieurs personnes victimes de la violence sous toutes ses formes. Ce Réseau, qui a fait de la protection des personnes les plus vulnérables dans la société son cheval de bataille, s’est penché depuis octobre 2000 sur un travail de réflexion et d’action pour lutter contre les violences que subissent les femmes et les enfants au quotidien. Pour marquer le 5e anniversaire de sa création, le réseau Wassila organise une journée d’étude autour d’un sujet qui reste d’actualité : « les violences sexuelles sur les enfants ». Un phénomène qui n’arrête pas de prendre de l’ampleur dans notre société, bien que les gens évitent d’en parler. Ce qui a poussé le Réseau Wassila qui a été grandement sollicité sur ce sujet à s’intéresser à ce problème de violence sexuelle. Il y a deux années déjà, ce réseau a organisé à l’Institut national de la magistrature une rencontre avec différends spécialistes du droit, de la médecine légale, de la santé mentale et de l’éducation afin de briser le silence sur ce sujet. Les actes de cette journée seront présentés demain à l’ensemble des concernés pour permettre aux professionnels au contact des enfants, aux associations et aux citoyens d’une manière générale, d’avoir une description du phénomène et une estimation de son ampleur, décrire les signes révélateurs du traumatisme et ses conséquences sur les enfants victimes et enfin partager une réflexion menée par des spécialistes sur leur pratique de prise en charge de ces enfants. Une étude d’un exemple d’accompagnement par le Réseau Wassila d’enfants victimes d’agressions sexuelles par leur enseignant dans une école primaire à Tizi Ouzou et dont le procès s’est déroulé en mars dernier, sera présentée à l’assistance afin de leur permettre de faire un état de toutes les difficultés auxquelles ont été confrontées les victimes et leurs proches dans leur action de demande de justice. A la même occasion, les membres de cet actif réseau soumettront à discussion une série de mesures afin de mieux protéger les victimes de manière à présenter au ministère de la Justice des propositions d’amendement à la loi. Un débat qui sera, à coup sûr très enrichissant et qui interpellera les parties concernées et la société civile sur un phénomène tabou, qui existe quand même dans la société mais dont les petites victimes, poussées à se taire parce que menacées de représailles, souffrent en silence.Si on fait un peu d’histoire, la création de ce réseau remonte à octobre 2003 qui a vu la naissance de ce groupe Wassila qui réunit plusieurs associations activant dans différents domaines et des individus de plusieurs spécialités mobilisés autour d’un seul et même objectif : soutenir les enfants et les femmes victimes de violence. L’idée de mettre au monde un tel réseau est venue, selon l’un de ses membres, qui profite de cette occasion pour rendre un hommage à l’association SOS femmes en détresse, lors d’une journée d’étude organisée par cette association et durant laquelle la prise en charge des victimes est freinée par plusieurs obstacles en raison des domaines d’intervention restreints que peut investir une seule association qui ne pourrait jamais sans la conjugaison des efforts de tous les concernés, de couvrir aussi bien l’aspect médical, juridique que psychologique. D’où est venue l’idée de prendre cette initiative et de réunir tout ce beau monde animé de bonne volonté pour travailler ensemble. Toujours selon la même interlocutrice, le cas le plus édifiant qui a convaincu tout le monde de se regrouper en réseau pour pouvoir réellement et efficacement venir en aide à ceux qui en ont besoin, est celui de Wassila, une fille avec laquelle la vie n’a pas été de tout clémente. Fille illégitime, mère célibataire, victime de viol et souffrant de maladie chronique, la prise en charge de cette femme qui symbolise tous les malheurs de la femme algérienne réunis en une seule personne a nécessité l’intervention de plus d’une seule association, et dès que cette initiative a vu le jour, les fondateurs n’ont pu l’appeler autrement que Wassila. Plusieurs réalisations sont à mettre à l’actif de ce dynamique réseau d’associations, qui a fait de  » la réflexion plus action  » sa devise. Il a déjà publié un  » livre blanc  » dans lequel sont répertoriés des témoignages de femmes victimes de violence, suivis d’analyses et de recommandations. Un autre travail a été fait avec les femmes seules avec enfants ; mères célibataires, veuves ou divorcées, et surtout comment peut-on les aider ?

H. Hayet

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