Sur les traces de tout ceux qui l’ont inspiré et qui l’ont séduit, depuis son jeune âge, par leurs plumes, écrivains soient-ils ou poètes, de sa région, Azeffoun, ou d’autres localités de la Kabylie, Hafidh Bouklal est sur la bonne voie, avec le grand amour qu’il porte pour la poésie et pour tous ceux qui ont marqué cette dernière. Il a ainsi opté pour la navigation dans cet océan qu’est la poésie, afin de graver son nom sur la liste qui n’est accessible qu’à des personnages hors du commun.
La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, pouvez-vous nous dire qui est Hafidh Bouklal ?
Hafidh Bouklal: Je suis un simple citoyen, natif du village Iaguachene dans la région d’Azeffoun. Agé de 35 ans et issu d’une famille modeste, je suis fier d’appartenir à cette région qui a fait naître de grands noms qui font honneur à notre Kabylie et à l’Algérie entière. J’aime beaucoup lire et écrire.
A propos de l’écriture, comment vous êtes-vous découvert ce don ?
J’ai toujours été amoureux de la poésie et des poètes. J’ignore comment, mais j’ai toujours senti que je ne savais m’exprimer que par l’écriture. Je me suis alors retrouvé à m’exprimer par les vers, sur tout ce qui me touchait, en bien ou en mal, mon vécu, mon entourage… Autrement dire, chaque situation m’inspire.
Quand avez-vous commencé à enregistrer ou à écrire tout ce qui vous marque ?
Mes poèmes, je peux les réciter à n’importe quel moment sans me référer au carnet. Je les ai tous appris par cœur, mais j’ai commencé à les écrire à partir de 2000 et ce, pour des participations, dans le cadre des diverses manifestations culturelles organisées par le mouvement associatif.
Quelles sont les situations ou bien les sujets qui vous ont inspiré le plus ?
En fait, pour moi, un écrivain ou un poète ne peut pas être limité par tel ou tel thème. Personnellement, j’ai touché à de nombreux sujets, dont notamment l’amour, la fraternité l’exil, la patrie, la trahison, la JSK… J’ai également plusieurs poèmes engagés, d’autres en hommage aux nombreux artistes qui font la fierté d’Azeffoun. De plus, dans notre société tout inspire, il y a tellement de phénomènes, de choses qui nous tourmentent. L’écriture est un moyen d’expression essentiel.
Combien de poèmes avez-vous produits jusqu’à présent ?
Je peux en compter 277 qui sont enregistré. Parmi eux, il y’en a quelques uns accompagnés de musique. C’est vous dire que je travaille aussi dans la composition.
Donc vous êtes aussi compositeur. Composez-vous pour d’autres artistes ?
En fait, j’aimerais bien travailler dans le monde musical, en collaboration avec des artistes talentueux, avec mes vers et mes mélodies, ou bien avec l’un ou l’autre.
Je m’explique, il y a des moments où je me sens inspiré par la musique, d’abord, et c’est par la suite que je cherche à y introduire les paroles qu’il faut pour composer une chanson. Par contre, en d’autres moments, c’est les paroles qui viennent en premier, puis la composition musicale. De plus, parfois, en trouve des artistes qui ne cherchent que les paroles et d’autre que la musique, car ils se débrouillent bien dans l’un ou l’autre.
N’avez-vous jamais pensé à chanter, pour faire plus connaître Hafidh le compositeur ?
Pour le moment non, je me contente seulement d’aider dans ce domaine, s’il y a, bien sûr, des personnes qui sont intéressés…
C’est donc un appel lancé pour faire entrer votre nom et vos œuvres dans le monde artistique ?
Si je trouve un terrain d’entente, pourquoi pas ! Je n’hésiterai pas. Aider, d’un côté et être aidé d’un autre, c’est ce qui fait évoluer tout un chacun.
A propos d’aide, avez-vous pensé à solliciter des éditeurs, par exemple, pour un recueil de votre poésie ?
Je ne vous cache pas que mon adhésion aux associations culturelles était, quelque part, pour ça, car je ne suis qu’un simple travailleur qui n’a pas les moyens pour publier ses oeuvres sans aide. Pour les éditeurs, il faudrait penser au moyen de collaborer avec eux.
Si nous saisissons bien, vous n’avez par trouvé ce que vous espériez dans le mouvement associatif ? Est-ce une déception?
Il ne faut pas être ingrat, pour ce qui concerne la publication de mes poèmes, certes, je n’ai pas eu de soutien. Mais, par le biais des associations, j’ai eu l’opportunité de me faire connaître à maintes reprises et ce, par mes participations à travers elles dans plusieurs concours et autres activités qui m’ont même permis l’obtention de plusieurs prix.
Où réside le problème alors ?
Le problème est justement dans ce dernier point (les attestations et les prix), je ne peux pas les prendre et les garder pour moi-même, bien que c’est moi qui les ai obtenus. De plus, chacun cherche son intérêt.
A titre d’exemple, quel est le dernier prix qui vous a été attribué ?
J’ai eu l’honneur d’arracher le titre du meilleur scénariste, l’année dernière, à Maâtkas et ce, dans le cadre des festivités organisées pour célébrer la journée mondiale de l’enfant. D’ailleurs, La Dépêche de Kabylie avait couvert l’événement.
Un dernier mot ?
Je tiens d’abord à remercier votre journal pour ce qu’il fait pour sortir les enfants de la Kabylie de l’anonymat. J’espère, également, trouver des aides afin de publier mes poèmes et les rassembler dans un petit recueil, pour mémoire. Je profite de l’occasion pour lancer un appel, qui est certainement celui de nombreux autres jeunes poètes, écrivains ou autres talents, à toutes les parties qui activent dans le domaine culturel, de se pencher vers nous et nous encourager pour que la qualité et le talent puissent triompher.
Entretien réalisé par R. Selmani