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Démarrage timide de la campagne oléicole

C’est presque discrètement que les premiers propriétaires d’oliveraies ont débuté la campagne de ramassage des olives dans la région de M’Chedallah.

Une région connue et réputée pour la qualité exceptionnelle de son huile d’olive avec un taux d’acidité des plus bas. L’opération de ramassage des olives a été déclenchée prématurément dans l’espoir de sauver une partie de la faible récolte, arrivée à maturité avant terme. Le processus ayant connu une accélération à cause d’abord d’un faible taux de pluviométrie durant l’automne, aggravé par un soleil caniculaire qui a sévit durant tout le mois d’octobre et la première quinzaine de novembre, d’où cette maturité précoce de la récolte d’olive dont la couleur des grains a déjà viré au noir sombre, qui signifie la phase finale du processus de maturité et les fruits commencent déjà à se détacher et jonchent les dessous des oliviers. C’est pour sauver ces grains dont l’assèchement commence dans la semaine qui suit leur arrivée au sol que de nombreux agriculteurs ont démarré l’opération de ramassage, loin de l’habituelle effervescence et animation particulière. Une frénésie qui s’empare de nos campagnards à l’approche de la saison d’olives qui nécessite des préparatifs de diverses natures, tel que le nettoyage des oliveraies qu’on débarrasse des épines et branchages issus de la taille des oliviers à la fin de la saison écoulée. Egalement au menu des ces préparatifs, la réparation et raccommodage des filets à récolte, la confection de gaules et des perches ou enfin la vérification et renforcement des échelles. Comme il est aussi de coutume de voir des colonnes de fumée monter en lignes droites vers le ciel visibles de loin dans chaque oliveraie. Cette fumée provient des épines, herbes sauvages et branches sèches qu’on amasse loin des oliviers et qu’on détruit en mettant le feu. Dans la vaste plaine d’Oughazi, rien de tout ça cette année, d’autant plus que les rares oliviers qui ont produit une faible récolte sont éparses d’où une faible présence des familles qui s’attèlent au ramassage des olives. Ces familles sont éloignées les unes des autres dans un impressionnant silence qui tranche radicalement avec l’animation joyeuse et réconfortante qui y régnait durant les saisons passées qui ont enregistré des productions importantes et même particulières comme celle de l’année passée. Jusqu’aux huileries qui sont toujours fermées alors qu’habituellement en cette période, les propriétaires ont déjà terminé l’opération de préparation de leurs huileries : «D’habitude, à cette période, nous apportons les dernières retouches aux moteurs et divers circuits composant nos huileries, et l’on commence à recevoir les premières récoltes, que les agriculteurs entreposent en tas en attendant de terminer la campagne de ramassage pour procéder à la trituration ou pressage», explique un propriétaire d’une huilerie d’Ighrem. Le peu d’empressement qu’affichent les propriétaires à ouvrir leurs huileries s’explique par l’une des plus faibles productions de la récolte d’olives pour ne pas dire nulle et insignifiante de cette année. De plus, en raison de la faible pluviométrie au moment opportun, les grains sont chétifs, leur calibre (volume) est insignifiant, par conséquent, le rendement de la récolte de cette saison ne serait pas important. Un fait qui serait durement ressenti par les petits paysans pour lesquels le gain à tirer de la récolte d’olives sur laquelle ils misent pour passer l’hiver à l’aise et qui constitue une bulle d’oxygène pour les petites bourses, baisserait sensiblement, sinon nul.

Les pauvres paysans devront se serrer la ceinture cette année et même prévoir des dépenses supplémentaires, pour l’indispensable huile végétale pour leur propre consommation, avec l’angoisse de voir les prix de cette matière à large consommation grimper en flèche. Par ailleurs, un peu partout sur la RN15 et sur la RN26 menant vers Chorfa et Béjaïa, de nombreux commerces affichent leur disponibilité à acheter les grains d’olives. Des olives monnayées cette année à hauteur de 70 Da le kg.

Oulaid Soualah

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