Une bombe artisanale de forte puissance a explosé au passage d’un train de marchandises dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 22h, au lieudit Oued Assatfa entre Beni-Amrane et Ammal, à 20 km à l’est de Boumerdès. Enfoui sous terre, à proximité d’un pont et doté apparemment d’une minuterie, l’engin explosif a fortement endommagé, cette nuit-là, a-t-on précisé, le tronçon ferroviaire sur une longueur de 10 m. L’explosion a, en outre, fait voler en éclats les vitres du premier wagon. On ne déplore, heureusement, aucune victime. Alors que des ouvriers de la SNCF s’affairaient encore, ce jeudi, en milieu de journée, à rétablir le tronçon ferroviaire ciblé, des patrouilles locales des forces combinées de sécurité effectuaient des opérations de ratissage dans les maquis voisins, de Djerrah, Thelath et Abhaffal où l’on signale, à intervalles réguliers, des mouvements de hordes islamistes armées, affiliées à Katibet El Farouk et El Arkam. Ce n’est pas la première fois que le GSPC s’en prend particulièrement aux infrastructures ferroviaires sur l’axe reliant Thénia aux grandes villes de l’est du pays. La veille du 1er mai 2004, à titre d’exemple l’organisation terroriste locale commandée par Bouchenck H’cène, alias Abou El Hassan, originaire du douar voisin de Hezzamna, a fait exploser presque au même endroit au niveau des gorges de Lakhdaria deux bombes au passage d’un train transportant des matériaux de construction.Suite à cet attentat à l’explosif, le conducteur de la locomotive a été blessé, alors que 11 wagons furent détériorés. Trois semaines plus tard, une autre locomotive constituée d’un seul wagon a été plastiquée au lieudit Timizar jouxtant le village d’Ammal, toujours dans la même contrée. Le conducteur a échappé de justesse à une mort certaine, alors que le tronçon ferroviaire fut endommagé sur une longueur de 15 m. La résurgence de l’islamisme armé suscite l’inquiétude des villageois dans de nombreuses communes, situées entre Bouira et Boumerdès. L’on craint que les terroristes dont on attendait pourtant, il y a quelques semaines, la reddition d’un bon nombre d’entre eux, tentent à nouveau d’imposer leur diktat suite à chaque coup d’éclats, aux habitants des hameaux isolés. Racket, prélèvement de la djizia, tentative de planification d’attaques meurtrières contre les service de sécurité (comme ce fut le cas, la semaines dernière à Sidi Ali Bounab) et sabotage d’infrastructures économiques, composent actuellement le gros des actions débloquées de cette guérilla d’obédience salafiste qui cherche à recoller les morceaux de son organisation. Les observateurs qui s’appesantirent sur le sabotage terroriste d’infrastructure ferroviaires ont établi, depuis longtemps la jonction entre le GSPC et les cercles de la mafia politico-financière, pour qui toute politique de terre brûlée fait renflouer leur rente parasitaire. Et les forces de sécurité mènent dans ce sens assurément une guerre sans merci, ici et là contre les terroristes encore en cavale et leurs relais.
S. H.
