Pour dénoncer leurs conditions de travail qu’ils jugent » lamentables « , en particulier par rapport aux arrêts supprimés par la direction des transports depuis le 17 octobre dernier, les transporteurs par fourgons desservant ligne 3 de la ville des genêts, ont observé un arrêt de travail pendant toute la matinée d’hier.
Les protestataires n’ont pas caché leur colère quant à la décision de la direction des transports d’interdire certains arrêts dans le but de désengorger le centre du chef-lieu.
Ils qualifient cela de » décision paradoxale « , pour reprendre les dires de l’un de ces transporteurs qui a ajouté qu’ »en nous interdisant ces arrêts, au lieu de dégager la circulation, c’est le contraire qui se produit. En nous arrêtant quelques secondes pour déposer un client, nous ne gênons pas la circulation, en tout cas pas autant que ces bus urbains qui s’arrêtent parfois en nombre de 3 ou 4 en même temps ! « .
Les transporteurs affirment ainsi que cet état de fait « n’est autre qu’une marginalisation voulue « . Ajoutant que c’est le citoyen qui en paye, comme toujours, les conséquences. Ils déclarent, aussi, qu’ils se retrouvent dans un dilemme : » refuser de déposer un client ou se risquer à des sanctions « . Dans le même contexte, un autre dira que » 70% de nos clients sont des étudiants, alors comment nous interdire de stationner au niveau de l’université et nous imposer de déposer ces derniers à la tour qui est loin du campus, ou encore, comment refuser de déposer un malade loin du CHU ? « .
De même, les protestataires ont abordé l’état délabré de ce qui leur sert actuellement de station. À ce propos, M. Khelifi, délégué des transporteurs, nous dira : » nous exigeons une station digne de ce nom, sachez qu’il nous faut de bottes pour pouvoir travailler, surtout en ces journées pluviales.
Les avaloirs sont à ciel ouvert, il y a plein d’ordures, sans parler de l’état piteux de la plupart des routes, ce qui nous engendre souvent des pannes qui nous coûtent d’énormes dépenses », dans le même sillage, un autre transporteur ajoutera : » nous payons touts les taxes, les impôts et les vignettes qui nous reviennent cher, alors si nous n’avons pas droit de travailler dans de meilleures conditions, il n’est plus question de se soumettre à toutes ces charges, nous sommes toujours perdants, on oublie que derrière chaque fourgon il y a une famille à nourrir « .
Il est à souligner qu’une délégation de quatre représentants des transporteurs de ladite troisième ligne s’est rendue à la direction des transports pour exposer la plate-forme de revendications au premier responsable du secteur des transports, et selon M. Khelifi Mohamed, « M. Rezig étant absent pour raisons de santé le directeur par intérim qui nous a reçu, nous a déclaré qu’il n’a pas les prérogatives pour prendre des décision. Il nous a promis que d’ici une quinzaine de jours, on pourrait revenir pour débattre et trouver d’éventuelles solutions « . Par ailleurs, le même délégué a avancé que » pour le moment, un représentant des services de sécurité nous a autorisé quelque arrêts, tel qu’au niveau du marché de l’université Mouloud Mammeri et de l’arrêt dit Mahmoud « .
Quant à l’arrêt du square, que les transporteurs demandent qu’on leur attribue, le même délégué répondra que » dans 15 jours, nous retournerons voir le directeur des transports et nous verrons sa réponse, après quoi, nous déciderons de ce qu’il faudrait faire « , faisant allusion à un éventuel durcissement de leur mouvement de protestation, au cas où leur revendications ne seraient pas satisfaites d’ici-là.
En attendant, les transporteurs ont fini par être rassurés par leurs délégués et ont repris leur travail pour le reste de la journée.
R. Selmani
