Les habitants de Tamda ferment le CW174 et la RN12

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Dans une plate-forme rédigée par les citoyens de Tamda, ces derniers, qui se disent outrés par le silence des autorités locales, exigent également la réparation de toutes les défaillances du réseau de l’éclairage public, la mise en fonction du réseau d’alimentation en eau potable, l’équipement de la piste d’évitement (côté sud) d’avaloirs faisant en sorte que la route soit praticable.

Les habitants de Tamda, dans la commune de Ouaguenoun, ont procédé hier à la fermeture à la circulation de la RN 12 et du CW 174 et ce, afin de réclamer un meilleur cadre de vie au niveau de leur localité.

Les villageois, qui ont d’abord procédé tôt le matin, au blocage du CW174 menant vers Fréha et Ouaguenoun, ont ensuite fermé la RN12 aux environs de 9 heures. Une action qui n’a pas été sans engendrer, il faut le reconnaître, des désagréments aux milliers d’usagers de ce principal axe routier de la wilaya, comme cela se fait d’ailleurs à chaque action de protestation. Les citoyens de Tamda sont allés jusqu’à poser des barricades et des pneus incendiées au niveau même du barrage fixe de la Gendarmerie nationale. Une action qui a duré jusqu’à 14 heures, coupant, ainsi, le chef-lieu de Tizi-Ouzou avec la région Est de la wilaya.

Parmi les revendications des protestataires, figure la remise en état du tronçon du chemin de wilaya reliant Tamda à Fréha, qui se trouve actuellement dans un état de délabrement avancé. Dans une plate-forme rédigée par les citoyens de Tamda, ces derniers, qui se disent outrés par le silence des autorités locales, exigent également la réparation de toutes les défaillances du réseau de l’éclairage public, la mise en fonction du réseau d’alimentation en eau potable, l’équipement de la piste d’évitement (côté sud) d’avaloirs faisant en sorte que la route soit praticable. Les protestataires réclament, également, la mise en fonction du réseau d’assainissement et de celui de résorption des eaux pluviales venant des monts et causant des dégâts aux routes menant vers les différents endroits du village. « Nous sommes contraints de procéder à cette action radicale car, depuis plusieurs mois, aucun responsable n’a daigné répondre à nos revendications. Aujourd’hui, nous exigeons la présence des plus hautes autorités de la wilaya afin de leur transmettre nos doléances. Nous souffrons le martyr, surtout avec l’arrivé des dernières pluies. Ça devient insupportable », nous confie un représentant du comité des citoyens rencontré hier sur les lieux. Ce dernier, qui nous a exhibé un document transmis au wali de Tizi-Ouzou il y a plus de huit mois, se dit navré de voir les promesses des responsables non tenues à ce jour. « Nous n’avons confiance en aucun responsable au niveau de l’APC de Ouaguenoun. On exige que nos revendications soient prises en charge par le premier magistrat de la wilaya, car nous sommes certains que sans l’intervention du wali, rien ne va changer », fulmine un jeune qui nous a relaté les mésaventures vécus par des villageois, mais aussi des usagers étrangers, sur le CW174, à cause de sa dégradation avancée. Selon lui, un vieux a failli laisser sa vie, avant-hier soir, en chutant à l’intérieur d’un caniveau mal façonné et « ce n’est que grâce à l’intervention de certains villageois que la malheureuse victime a eu la vie sauve ». Il faut reconnaître que les dernières pluies qui se sont abattues sur la région n’ont fait que mettre à nu les carences des travaux d’assainissement effectués l’été dernier. C’est le cas particulièrement du CW 174, reliant plusieurs localités de la wilaya et traversant le village de Tamda. Une route devenue impraticable, surtout en cette période des pluies. Tout au long du tronçon, des nids de poules et des crevasses de plusieurs centimètres y sont apparus, rendant ainsi la circulation automobile infernale.

Un pôle urbain transformé en cité dortoir

« Lors de notre rencontre avec le Wali de Tizi-Ouzou, ce dernier nous a fait part de son souhait de faire de Tamda un vrai pôle urbain », nous a confié un membre du comité de village de Tamda. « aujourd’hui, nous vivons dans une cité dortoir. Notre village n’est plus ce qu’il était. Des dizaines de projets ont vu le jour ces dernières années, avec notamment la réalisation du pôle universitaire et de milliers de logements, mais sur le plan urbain rien n’est fait. Aucune réalisation n’est faite dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie, alors que le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter chaque année », ajoute notre interlocuteur qui nous a remis une plate-forme de revendications, transmise depuis presque une année au wali. Plusieurs points y sont inscrits, mais aucun n’a été pris en charge jusqu’à ce jour, selon les manifestants. « On a trop attendu sans rien voir des promesses tenues par les autorités », disent en chœur les protestataires qui ont libéré la circulation aux environs de 13h30, suite à l’arrivée sur les lieux d’une délégation officielle de la wilaya, conduite par l’attaché du chef de cabinet du wali. La délégation a eu une discussion avec des membres du comité de village de Tamda, lesquels ont transmis de vive voix leurs principales revendications. Selon un membre du village, les représentant du premier magistrat de la wilaya, après avoir écouté attentivement les doléances des manifestants, ont promis de prendre en charge, dans les plus brefs délais, leurs revendications.

T.Ch. et Ali C.

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