En 2008, l’école primaire Ali Mohamed Mohand Ouidir de Tassaft dans la commune Iboudrarène, a bénéficié dans le cadre sectoriel d’un projet de réalisation d’une cantine scolaire 100 rations. Avec la mise en place des procédures administratives et techniques nécessaires par les services de la DLEP de Tizi-Ouzou, le projet a été mis en œuvre en 2010 et l’entreprise avait même entrepris les travaux de démolition des anciens logements vétustes, après que l’APC d’Iboudrarène ait emménagé les deux familles dans des logements provisoires, en attendant la réalisation du projet de la cantine avec deux logements au dessus. Malheureusement, lors des travaux de démolition, l’entreprise en charge du projet a découvert sur le site des caves anciennes. Les services de la municipalité d’Iboudrarène, informés de cette contrainte, ont demandé l’avis de la section locale de l’ONM et les anciens Moudjahiddines ont confirmé que ces caves sont, en effet, d’anciennes geôles coloniales où beaucoup de militants de la cause nationale y furent emprisonnés et torturés dont particulièrement Taous Ben Lamara du village Ighil Bouamas qui s’y est suicidée pour ne pas dénoncer ses compagnons. Compte tenu de l’importance historique de ces vestiges, l’APC d’Iboudrarène avec les membres de l’ONM ont décidé de protéger ces caves pour «la sauvegarde de la mémoire historique de la région». Cependant, la sauvegarde de ces anciennes cellules coloniales a nécessité la réfection des plans du projet de la cantine scolaire, chose que le bureau d’études chargé du suivi avec les services de la SLEP de Beni Yenni, en tant que maître de l’ouvrage, ont mis du temps à entreprendre du fait de la difficulté de la tâche et surtout son coût supplémentaire. Et c’est ainsi que le projet est resté «otage» des partisans de la démolition totale et la relance du projet et le refus catégorique des élus locaux et de l’ONM d’Iboudrarène d’accepter ce «sacrilège historique». A son arrivée, Monsieur Abdelkader Bouazghi, le nouveau wali de Tizi-Ouzou, a tranché en faveur de l’APC d’Iboudrarène à laquelle il a même pris la décision de transférer le projet pour sa réalisation. Le transfert du dossier des services de la DLEP de Tizi-Ouzou vers la commune Iboudrarène n’a eu lieu qu’à la fin du mois de septembre dernier, nous a-t-on expliqué au niveau des services techniques de cette municipalité. La même source nous a indiqué qu’un nouveau bureau d’études a été engagé pour refaire les plans du projet «avec nécessairement la solution de sauvegarder ces caves». Le vice président de l’APC d’Iboudrarène, tout en reconnaissant effectivement l’important retard qu’a accusé ce projet, nous a assuré que sa relance se fera «au plus tard en début de la semaine prochaine par le lancement des avis de consultation après que le bureau d’études ait terminé les plans et présenté le cahier des charges». Pour rappel, le projet de la cantine scolaire de l’école primaire de Tassaft a été retenu pour éviter aux élèves de quitter l’enceinte de leur établissement pour se rendre à la cantine située à plus de trois cent mètres. Cette ancienne cantine qui abrite également les manifestations culturelles et historiques du village, sera donc récupérée, après la réalisation de la nouvelle cantine, pour en faire un foyer de jeunes ou un établissement similaire en faveur du village Tassaft où se pose le problème d’assiettes foncières pour recevoir des infrastructures publiques.
N. Z.
