Pas de politique à l’université, disent les responsables de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, mais ces mêmes autorités viennent d’ouvrir grand les portes de l’université… à la politique. `Pas la politique partisane, qui divise les gens, mais la science politique ! Parmi les nouveaux départements qui ouvrent, cette année, à Tizi, il y a, en effet un département de sciences politiques. Pour une fois, la politique à l’université ne consistera pas à défendre les couleurs d’un parti ou d’un mouvement ou encore à provoquer des polémiques, voire à se lancer des invectives, mais à réfléchir sur l’organisation de la société, les fondements de l’Etat, pour comprendre les systèmes politiques. Il ne s’agira pas de porter des jugements sur tel ou tel personnage, tel ou tel événement, mais de comprendre la vie des hommes en communauté, d’expliquer des faits… Dès lors, on comprend que la science politique se nourrit de plusieurs disciplines : l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la philosophie… C’est dire aussi l’importance de cette discipline à l’université, lieu par excellence de la réflexion sur la société. Mais si la science politique est vieille de plusieurs siècles (chez les Grecs, elle remonte à Platon), son enseignement à l’université est récent : en Europe, il ne date que d’une trentaine d’années, et dans certains pays, on attend toujours son introduction. Il est vrai que “sciences-po” n’est souvent que la réunion de matières que l’on peut étudier dans différents départements, mais l’intérêt d’un département de sciences politiques n’est-il pas de les réunir et de les mettre au service d’un objectif : la connaissance de la société ? Espérons que ce nouveau département aidera à une meilleure connaissance de la société et du monde et qu’il suscitera des travaux intéressants sur la Kabylie !
S. Aït Larba
