Le vote sur la gestion des œuvres sociales de l’éducation nationale, qui aura lieu ce mercredi, ne cesse de susciter la polémique entre les différents syndicats activant dans le secteur de l’éducation nationale.
A cet effet, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) et le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) ont appelé à voter pour une gestion décentralisée.
“La décentralisation des fonds des œuvres sociales doit se faire au niveau des établissements, en votant à la faveur du bulletin numéro 2, le 7 décembre prochain», lit-on, dans un communiqué commun (Satef-Cla), rendu public hier.
“Après 17 années d’une ravageuse gestion centralisée qui a ouvert la voie à la dilapidation et aux malversations, le ministère de tutelle, auteur de l’arrêté n°94-158, qui a instauré cette centralisation (dans le seul secteur de l’éducation), et au terme de longs conciliabules avec certains syndicats, renvoie la balle aux travailleurs, appelés, à travers un vote flou, à se prononcer entre deux modes de gestion (centralisé ou décentralisé)», ajoute le même communiqué.
Les deux syndicats ont déploré le fait que “si depuis près de deux décennies, les travailleurs se sont battus pour l’abrogation de l’arrêté 94-158, c’est justement parce qu’il instaurait cette centralisation dans la gestion qui les a empêchés d’exercer leur contrôle et qui a ouvert la voie à des syndicalistes rentiers et à des personnes aux bras longs pour s’accaparer une cagnotte annuelle atteignant aujourd’hui plus de 1 300 milliards de centimes”.
“Aujourd’hui, au lieu d’accompagner et de consolider une possibilité historique de réappropriation par les travailleurs de leur bien à travers une gestion par eux-mêmes et pour eux-mêmes, dans leurs établissements comme c’est le cas pour les hôpitaux, les CFPA et les collectivités locales, certains jettent toutes leurs forces dans une entreprise tendant à substituer des personnes à d’autres tout en gardant le même mode de gestion opaque”.
Tout en appelant les travailleurs à déjouer ces stratagèmes, le Cla et le Satef ont souligné que “personne n’est dupe, en dépit de déclarations fallacieuses, deux syndicats rêvant de prendre partout la place de la FNTE, sont en train de désigner et de faire campagne pour certains de leurs membres en vue de perpétuer la mainmise syndicale sur les œuvres sociales par un malin jeu de billard”.
Ces deux organisations syndicales optent en effet, pour la décentralisation de la gestion des œuvres sociales du secteur de l’éducation nationale, dont “l’enjeu n’est pas dans la substitution de syndicalistes par d’autres ni de syndicat par un autre, mais il est dans l’affranchissement des œuvres sociales de toute tutelle syndicale apparente ou déguisée et du rapprochement de leur gestion des besoins et du contrôle des travailleurs», selon la même source.
L. O. Challal