La pièce théâtrale Achal Ghar Athemtanet (L’amour jusqu’à la mort), en Amazigh Chaoui, du Théâtre régional d’Oum El Bouaghi a été admirablement présentée au Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou dans la soirée du dimanche 4 décembre 2011. Mise en scène par Hamma Méliani, la pièce a laissé une très bonne impression au public de Tizi-Ouzou qui s’est déplacé en grand nombre pour découvrir cette œuvre déclamée Tamazight. Le décor était simple et sobre. Les huit comédiens ont été à la hauteur développant admirablement un thème traitant d’une réalité quotidienne des jeunes avec leurs rêves et leurs projets mais aussi leurs déboires. Cette tragédie, d’actualité d’une jeunesse qui ne se retrouve plus, car plantée entre un passé tel que vécu par les aïeuls avec toutes ses gloires mais aussi ses restrictions, et un futur exigeant l’ouverture d’esprit mais dont les lendemains paraissent incertains. Les actes et les scènes se succèdent et le public est de plus en plus apprivoisé. Les maux sociaux, les conflits, la haine, la vengeance, les tueries, les drames, les deuils… Puis intervient le rôle de la femme, avec sa ruse, sa droiture, son intelligence mais aussi et surtout sa sagesse, son amour, son affection, sa grâce et sa beauté… tout est représenté admirablement. Même ce geste symbole de la Bérbérie millénaire qui voit deux belligérants jeter au sol leurs foulards en se défiant est mis en avant avec un grand savoir faire.
Un geste et une tragédie que, seule, la femme a pu y mettre un terme en calmant ces aliénés aux intentions revanchardes, enterrant, ainsi, la hache de guerre et écartant rancune et rancoeur. « A quoi ça servira de vous entretuer ! », leur disait-elle calmement en les réconciliant… Tout est bien qui finit bien… alors, fusait, de la salle, un tonnerre d’applaudissements. C’est donc des scènes réalistes que les jeunes acteurs, Signa, Rejem, Segni, Yamna, Farouk et les autres, ont su interpréter avec brio, faisant passer le message et engendrant même beaucoup d’émotion au sein de l’assistance, même si la maîtrise de la langue n’était pas aussi évidente.
Le public a visiblement apprécié répondant par des applaudissements nourris. Ce qui encouragea et réconforta les comédiens. Des jeunes pleins de volonté et de talent dont le Théâtre régional d’ Oum El Bouaghi peut en être fier
A. T.
