Maître Benbrahem Fatma Zohra a estimé hier à Alger, que les manifestations du 11 Décembre 1960, qui a fait avancer la question algérienne au Nations unies n’a pas été suffisamment étudiée par les historiens.
Aujourd’hui, l’Algérie se rappelle d’une période très marquante dans son histoire, à savoir les manifestations du 11 Décembre 1960. Cette date qui a fait changer les données internationales en faisant écouter la voix du peuple algérien au monde. A cette occasion, Maître Benbrahem a mis l’accent sur l’importance de mettre en place plus de recherche sur ces manifestations.
“Malheureusement que malgré l’importance magistrale que portent les manifestations du 11 Décembre 1960 dans l’histoire algérienne, cette partie est insuffisamment étudiée», a affirmé Maître Benbrahem lors d’une conférence donnée au forum du quotidien national El Moudjahid, à l’occasion de cinquantième anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960. Estimant que cela est dû au manque de documents qui parlent sur cette étape de l’histoire.
“Les chercheurs ont trouvé des difficultés pour pencher sur ces manifestations à cause du manque des documents», a-t-elle noté. De ce fait, l’avocate appelle à la mise en place des centres de recherche dans les universités pour étudier plus cette période. “Il faut que les étudiants donnent plus d’importance à ces manifestations et les étudier comme un sujet de thèse», a-t-elle suggéré. Dans le même sillage, l’avocate a ajouté également que les archives parlant sur cette période manquent aussi de la liste des enfants martyrs pendant ces manifestations. “Je propose de faire un recensement à travers des enquêtes au niveau des cimetières pour savoir le chiffre exacte de ces enfants», a-t-elle proposé.
Mettant en exergue la nécessité de récompenser ces enfants martyrs en leur accordant un statut juridique dont leurs proches peuvent bénéficier de beaucoup de droits. En plongeant longuement dans l’histoire de ces manifestations, Maître Benbrahem a estimé que le peuple algérien a montré une très grande conscience politique, en sortant dans les rues pour soutenir son porte-parole à savoir le GPRA. “Les manifestations du 11 Décembre n’ont pas été suite à un appel du FLN, mais c’est le peuple qui a pris la décision de soutenir ces représentants. Ce qui ne s’est jamais passé dans le monde», a estimé l’avocate. Cette dernière a ajouté que toutes les tranches d’âge du peuple algérien ont été au rendez-vous ; hommes, femmes et même enfants pour revendiquer l’indépendance totale de l’Algérie. Dans ce sens, l’avocate a tenu à démentir avec force ce que rapportent les historiens français, en disant que la Kabylie a été acquise à la France et n’a pas participé aux manifestations du 11 Décembre 1960. “C’est complètement faux.
La Kabylie n’a jamais été acquise, mais plutôt pendant le déroulement des manifestations la région a été totalement surveillée et contrôlée, et les habitants étaient prisonniers», a conclu la conférencière.
Samira Saïdj

