Les handicapés sans pensions depuis juillet

Partager

Les handicapées à 100% n’ayant pas reçu leurs pensions souffrent en catimini. Leur situation perdure depuis plusieurs mois déjà laissant cette frange de la société vouée à elle-même, se débattant, en silence, contre sa précarité quotidienne.

La direction de wilaya de Tizi-Ouzou, qui compte pas moins de 27 915 handicapés recensés jusqu’au mois d’octobre de l’année en cours, prétend faire de son « mieux afin de satisfaire cette frange de la société et ne pas la laisser vouée à son sort. » Mais le cas des handicapés à 100% fait réfléchir…En effet, ils sont des centaines à se plaindre de ne pas bénéficier de leurs pensions mensuelles d’handicapés depuis plusieurs mois déjà. Cette dernière, qui leur est versée par les services de la direction locale des affaires sociales, est bloquée pour des raisons qu’ils n’arrivent pas à s’expliquer. Une situation des plus accablantes pour cette frange de la société qui se retrouve, suite à cela, sans aucune autre ressource pécuniaire et donc abandonnée à son propre sort. Les concernés parlent d’un retard de plus de six mois. Six longs mois pendant lesquelles aucun sou ne leur a été versé. Ils se disent être victime de « Hogra », montrant ainsi leur « indignation à l’égard de la direction locale de l’action sociale » qu’il pointe du doigt pour les avoir ignorés même dans leurs droits les plus absolus. « On a passé les fêtes de l’Aïd El Fitr, El Adha et maintenant El Achoura, sans aucun sou des services de la DAS ». Remontés contre ces mêmes services, ils enchaînent que « de plus, notre pension est dérisoire et n’arrive même pas à nous aider à faire face à nos besoins et aux dépenses qu’exige notre handicap, et voila qu’on en est complètement privés ». Les handicapés à 100% au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou sont au nombre de 8 241, recensés jusqu’au mois d’octobre dernier. C’est dire que le calvaire est partagé par un grand nombre de personnes qui ne savent plus vers quel saint se vouer. Au service de l’action sociale de la wilaya pointé du doigt, les responsables rejettent la balle sur les municipalités qu’ils accusent à leur tour da faire traîner les choses. En effet, le directeur actuel de la DAS, M. Guenoun, assure ainsi, « qu’il ne s’agit que d’un problème de procédures administratives qui tendent à être un peu longues ». Cela étant donné le même responsable, expliquera ce retard par « l’existence d’autres intervenants, que les services de la DAS, dans l’opération d’acheminement des pensions d’handicapés, toutes catégories confondues, à leur bénéficiaires au niveau de la wilaya». Il citera pour exemple les services communaux concernés, mais aussi les trésoriers communaux, toute en déclarant que la situation « sera réglée incessamment ». Mais quand ? Un autre responsable au niveau de la direction de wilaya des affaires sociales dira que les « services communaux font désormais face à de nouvelles mesures qui les obligent à soumettre les décisions au service du contrôle financier. Une démarche qui prend du temps, et donc qui ralentit l’opération d’attribution de la pension aux personnes handicapées », car, ajoute-il, les 67 communes de la wilaya ne « peuvent être suivies à l’œil. Mais nos services interviennent, si par ailleurs on nous invite à le faire ». Notre interlocuteur assure que « du côté de la direction des affaires sociales, tout est à jour et des efforts sont toujours fournis afin que ces personnes puissent bénéficier à temps de leurs allocations ». Preuve en est que pour l’année 2012, « les paiements desdites pensions vont se faire, sur instruction du Ministère de la solidarité et de l’action sociale, à découvert. Ceci, afin d’éviter les retards qui ont l’habitude d’être inscrits », explique-t-il. Par ailleurs, et au moment où les autorités se rejettent la pierre dans cette affaire de retard dans l’attribution des pensions, les handicapés, eux, attendent toujours que quelqu’un viennent se pencher sur leur cas, et par la même occasion, mettre fin à leur calvaire.

Tassadit Ch.

Partager