La bouteille de gaz à 215 Dinars !

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L’hiver est arrivé le mercure est descendu ostensiblement, il est temps de se chauffer pour préserver sa santé des maladies

respiratoires, rhumatismales et autres liées au froid. Mais à quel prix ?

Dans la commune de Seddouk, malheur aux agglomérations non encore alimentées au gaz de ville. Le phénomène des augmentations des prix des produits de base, décidées par certains commerçants, ne cesse de prendre de l’ampleur dans certains villages de la commune de Seddouk. La bouteille de gaz, considérée comme un produit de première nécessité et de large consommation, est depuis belle lurette vendue à 215Dinars, et ce, durant toute l’année et au su et au vu de tout le monde, alors que son prix public réel est fixé à 200 Dinars. Pourtant, les commerçants sont approvisionnés régulièrement par les camions livreurs de Naftal donc, ils n’engagent pas de frais supplémentaire pour justifier cette hausse qui n’a aucune raison d’être. « J’ai toujours cru que le prix de la bouteille de gaz est fixé à 215 Dinars par les pouvoirs publics, car cela fait des années que je l’achète à ce prix. C’est seulement, ces jours-ci, en l’achetant au chef-lieu de Seddouk que je suis resté stupéfait. En donnant 215 DA au commerçant, celui-ci n’a pris que 200 pour me rendre le reste, soit 15 DA. Pourtant, notre village et la ville de Seddouk sont mitoyens et leurs commerçants sont servis par le même point de vente Naftal, celui de Taharacht », s’étonne un père de famille. Sur un autre registre, il faut dire aussi que les risques qu’engendre l’utilisation de la bouteille de gaz sont multiples. Déjà elle ne contient pas son volume, une perte due parfois aux fuites qu’elle dégage. N’est-il pas anormal de voir des bouteilles présentant des fuites de gaz, dues généralement aux robinets qui ne se ferment pas bien, être commercialisées le plus normalement du monde malgré les appels à la prudence sur l’utilisation du gaz sur les chaînes audiovisuelles, notamment en hiver, période où les gaz est largement utilisé et ce, en sus de la campagne de sensibilisation et de prévention que mène la SONELGAZ durant toute la saison hivernale. Les réparateurs des appareils de chauffage ne sont pas tous des techniciens en la matière. Certains réparent à la légère les appareils de chauffage en leur ôtant parfois le système de coupure au cas ou la flamme (veilleuse) est éteinte, pour ne pas laisser le gaz s’échapper et se répandre dans la pièce et provoquer une intoxication par inhalation ou une explosion. Ils ne se soucient guère des risques qu’encourent les utilisateurs. C’est dire simplement que les villageois ne sont pas dans la quiétude, devant trouver le moyen le plus efficace pour se chauffer à moindre frais et à moindre risque. Se chauffer au bois s’avère des plus complexes, surtout dans les nouvelles constructions où rares ceux qui prévoient une cheminée traditionnelle. Aussi, il faudrait avoir le temps et les moyens pour aller au champ ramasser du bois. « Avant, chacun avait son mulet pour le transport du bois. Le bois, jadis, était le seul combustible utilisé aussi bien pour se chauffer que pour cuisiner », dira un vieux. Donc, se chauffer aujourd’hui au feu de bois reste un luxe, et rares ceux qui peuvent se le permettre avec le prix d’une remorque de bûches à 8.000 dinars. Se rabattre sur le mazout n’est pas chose facile aussi, quand on sait que le gasoil coûte aussi cher, sans compter, parfois son indisponibilité dans les stations services. Des stations services toutes situées au chef-lieu communal, ce qui pose aussi le problème du transport. Autant de raisons qui font que les villageois sont alléchés par les programmes de généralisation du gaz de ville au niveau de la wilaya de Béjaïa, une wilaya qui accuse un retard énorme dans le domaine. Beaucoup s’impatientent de voir le gaz naturel faire son entrée dans leur agglomération, au regard de sa fiabilité et des nombreux avantages qu’il présente. Dans les quatre villages d’Amdoune n’Seddouk où le gaz de ville est vraisemblablement programmé pour l’année 2012, depuis le passage, en début de l’année en cours, d’une commission chargée du choix d’un terrain adéquat pour un poste de détente. Le terrain qui fut vite trouvé chez un particulier qui l’a cédé gratuitement. Mais à l’allure où vont les choses, les habitants des villages d’Amdoune n’Seddouk restent toujours les parents pauvres du développement, c’est-à-dire parmi les derniers à ne pas pouvoir encore goutter aux bienfaits du gaz de ville, et par ricochet, continueront de payer la bouteille de gaz plus cher que son prix réel ? Il faut dire aussi que ces augmentations de prix touchent beaucoup d’autres produits de première nécessité et de large consommation.

L. Beddar

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