Situé à une trentaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la commune d’Ath Rached, le village de Chivoune est carrément oublié disent ses habitants. Avec quelque 500 habitants environ, ce petit village est sans doute l’un des plus pauvres de la région. Il n’a pratiquement bénéficié d’aucun projet depuis l’indépendance ! Ni l’eau potable, l’AEP, le gaz naturel, l’éclairage public, ni aucun autre projet n’y a été réalisé. «Nous sommes à la veille du nouvel an 2012 et voilà que nous attendons toujours un quelconque projet…mais en vain», nous dira Mohand, un des habitants. Vivant entièrement de l’agriculture, ces villageois ne sortent que rarement au chef-lieu de leur commune. Le transport est quasiment absent. Il n’y a que deux ou trois vieilles «404» au village. Les habitants s’en servent «collectivement» notamment quand il s’agit d’évacuer leurs malades. Comme à une époque révolue, ces habitants sont totalement dépendants de leur environnement naturel. De la moisson des céréales, la cueillette de divers fruits saisonniers, aux petites agricultures des légumes, c’est un mode de vie purement paysan au village. On y fait encore le troc de l’huile et figues sèches contre des objets ménagers et épices avec des gens venant notamment de Bordj Khriss, région aux frontières de Msila. Pour se réchauffer et faire la cuisine, c’est le bois, pour l’eau potable et aussi irriguer leurs petits jardins, ces villageois utilisent des puits traditionnels datant du début du siècle passé ! Ce village semble même «s’autogouverner». En effet, c’est une sorte de Tajmaat (structure ancestrale jouant un rôle d’un conseil du village) qui «gère» la vie quotidienne, organisant des Thiwiza (volontariats),…etc.
L. M.