«Conjuguons nos efforts pour le sauvetage du club»

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Sollicité par nos soins, le président Nesnas a bien voulu nous renseigner sur la situation critique que traverse son club depuis des années, en raison des arriérés d’un cumul de dettes qui pourrissent la vie au deuxième club de la capitale du Djurdjura. Une situation alarmante qui risque de mener à la dissolution de ce club au demi-siècle d’existence

La Dépêche de Kabylie : Le CRB Tizi-Ouzou vit une crise financière au point où le club est menacé de mettre la clé sous le paillasson, pouvez-vous nous dire comment il est en arrivé à ce stade ?

Moh Nesnas : Depuis mon arrivée à la tête de ce club en avril 2005, je n’ai jamais perçu les subventions dans les temps. C’est toujours avec 18 mois de retard qu’elles atterrissent dans les caisses du club. Aussi, pendant ce temps, je suis contraint de faire avec des emprunts de la part des amis du club, pour faire face aux dépenses engrangées par la compétition.

A quoi sont dus à votre avis ces retards ?

C’est au niveau de l’administration que ça coince et cela n’est pas fait sans se répercuter sur les associations, dont notre club fait partie. Les personnes chargées de la répartition des subventions doivent faire leur travail dans les temps, afin de permettre aux élus de délibérer et aux clubs de percevoir ces aides dans les temps. C’est une chaîne où tout un chacun doit remplir convenablement sa mission afin de mettre fins à ses retards à répétition qui se répercutent sur le fonctionnent des associations.

Votre club croule également sous les créances, cela doit sûrement peser sur le fonctionnement du club ?

C’est surtout ces créances qui nous pourrissent la vie, car les comptes se trouvent à chaque fois bloqués par un huissier, en application des décisions de justice rendues exécutoires. Donc, on est contraint de négocier et de verser à chaque fois une partie de ces dettes pour avoir accès au compte du club. Jusque-là j’ai honoré près de 114 millions de centimes sur des subventions destinées au fonctionnement du club. J’ai tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme à travers des écrits à l’adresse des élus locaux et des autorités locales .Cependant, je n’ai pas eu de répondant, ce qui me contraint à faire ainsi dans la gymnastique pour assurer le fonctionnement du club et ce, grâce à des amis du club qui nous accordent des emprunts. Sans ces gens, le CRB Tizi-Ouzou aurait déjà jeté l’éponge depuis des années.

Avez-vous préconisé une solution pour mettre fin à ce calvaire ?

L’unique solution, c’est celle d’éponger ces dettes et de remettre les compteurs du club à zéro, afin de lui permettre de repartir sur le bon pied. La clé réside au niveau des élus locaux, qui doivent faire un effort pour permettre à ce club qu’ils connaissent bien de revenir à la normale et de fonctionner sans le poids de ces dettes.

Comment vous voyez le devenir de ce club ?

En ce qui me concerne, en dépit de tous les problèmes rencontrés, je ferai tout pour mener le club à bon port et finir mon mandat olympique. Je ne ménagerai aucun effort pour essayer d’assainir la situation d’ici la fin de la saison en cours, ce qui permettrait de faciliter la mission de trouver un repreneur pour le prochain mandat olympique. Pour ce faire, les efforts doivent être conjugués afin de sauver ce club. Pour cela, je compte sur la volonté de tout le monde, notamment, comme je vous l’ai déjà dit, des élus locaux qui doivent faire l’effort nécessaire pour sauver ce club qu’ils connaissent bien, d’une disparition . Ce serait malheureux pour ne pas dire un désastre de voir ce qui existe depuis un demi-siècle et pour lequel beaucoup se sont sacrifiés des années durant, mette la clé sous le paillasson.

Entretien réalisé par S. K.

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