Le centre médicosocial d’Aït Ali Ouherzoune, ou ce qui est pompeusement appelé la polyclinique d’Iboudrarène, dans la daïra de Beni Yenni, est, depuis plus de 15 jours, privé d’eau potable, aussi bien au niveau de la structure de santé elle-même que des logements d’astreinte occupés par les médecins.
Cette situation a contraint le personnel médical et les responsables de cette structure à renvoyer les malades, surtout ceux qui viennent pour des soins dentaires ou des extractions de dents, faute d’eau. Les services de l’ADE, aussi bien ceux de Ouacifs que de Beni Yenni, toujours «sourds et aveugles, s’agissant de la prise en charge de l’entretien et de l’amélioration du réseau d’AEP», comme le dit le P/APC d’Iboudrarène, n’ont pas cru bon d’intervenir durant tout ce temps pour apporter une solution à ce fâcheux problème. Il a fallu que les médecins de cette polyclinique portent «l’affaire» devant le premier magistrat de la commune, pour que ce dernier intervienne auprès de l’agence ADE de Beni Yenni, en mettant, au préalable, à sa disposition un engin de la commune pour déterrer la canalisation alimentant le CMS et chercher l’origine du problème. Mais, jusqu’au début de la nouvelle année, le problème demeure toujours posé et cette structure sanitaire continue encore de se «débrouiller» l’eau potable de chez les voisins du bâtiment d’en face, et cela dans l’indifférence totale des responsables à tous les niveaux. Par ailleurs, pour comprendre les raisons des nombreuses contestations populaires qui se manifestent à chaque saison estivale dans les communes d’Iboudrarène et de Yatafen au sujet des pénuries récurrentes d’eau potable, il suffirait de vérifier l’état du réseau d’alimentation en eau potable de ces municipalités, pendant cette période hivernale où le rationnement est toujours en vigueur. En effet, même durant cette période de froid et de pluies, les populations d’Iboudrarène et de Yatafène n’ont pas d’eau à longueur de journée. Si les quatre heures, une fois tous les deux jours, auxquelles ils sont astreintes durant la période des chaleurs, ne sont plus de mise, il n’en demeure pas moins que la distribution quotidienne d’eau se fait à raison de six à huit heures par jour seulement.
C‘est dire le calvaire qu’endurent les populations de ces municipalités, «alors que les services de l’ADE ne se manifestent que pour venir encaisser l’argent des consommations, sans se soucier ni de la qualité du réseau, ni de la disponibilité de ce précieux liquide dans nos foyers», avaient crié l’été dernier, les représentants des villages de ces deux communes, lorsqu’ils ont fermé les sièges de l’antenne ADE et de la daïra de Beni Yenni.
Nassim Zerouki

