2e partie
Un jour, ils se retrouvent dans la capitale d’un pays, gouverné par un Ag’ellid’ (roi) d’une grande bonté. Le spectacle qu’ils donnent et auquel a assisté la servante de la fille aînée de l’Ag’ellid’ est rapporté à celle-ci. Voulant le voir à tout prix sachant que son père allait refuser, elle tombe en léthargie. Son père averti, vient à son chevet, la questionnant sur sa maladie, elle lui dit :- Je ne guérirai que si tu consens à ramener ici au palais le jeune berger qui joue de la flûte et le chacal qui danse sur les places de marchés. Voyant que ce n’était pas la mer à boire, l’Ag’ellid’ donne des ordres à ses gardes afin de ramener les deux saltimbanques au palais.Quelle ne fut sa surprise, lorsqu’on lui dit que le berger et le chacal refusent d’obtempérer. Etonné, l’Ag’ellid’ dit :- Si c’est une question d’argent, je vais y mettre le prix, pourvu que ma fille guérisse de sa maladie !Voyant les subsides qu’il peut tirer, le chacal présente le jeune berger comme étant un prince venu des Indes, pour satisfaire sa curiosité en parcourant tous le pays.Si l’Ag’ellid’ veut le voir en privé avec sa famille, il devra donner sa fille au prince déguisé en berger.Voulant sauver la vie de sa fille, l’Ag’ellid’ accepte le marché. C’est ainsi que le berger et le chacal se produisent à l’intérieur du palais. Quand le spectacle est terminé et que c’est l’heure de manger, le chacal dit au berger :- Ne montre pas ta faim, n’enlève pas tes chaussures, et refuse de manger avec une cuillère en argent, exige de moi une cuillère en or. Elle seule est digne de toi !Suivant à la lettre les conseils du chacal, le jeune “prince” exige un couvert en or, et pour passer la nuit, une couche de soie. Si la première nuit se passe sans incident, ce n’est pas le cas le jour suivant.Habitué à manger des repas frugaux, lui ayant servi des plats royaux, le berger s’empiffre d’aliments et de gâteaux. Pris d’un terrible mal de ventre qui se transforme en diarrhée carabinée, le berger souille de ses excréments ses habits et sa literie. Constatant cela, le chacal pour donner le change à l’ag’ellid’ va le voir et lui dit que le prince des Indes, son futur gendre a été victime pendant qu’il dormait de malveillance de la part des gens mal intentionnés, jaloux de le voir préféré à eux par sa majesté. Une fois l’incident clos, le mariage de la princesse et du berger sont célébrés durant sept jours et sept nuits. Après plusieurs années passées au palais, un jour, sous l’instigation du chacal, le “prince des Indes” se dit atteint de nostalgie et demande à l’Ag’ellid’ la permission de retourner dans son pays avec sa femme, ses enfants et une suite princière. Ne pouvant lui refuser la permission de retourner dans son pays, l’Ag’ellid’ met à la dispositions de son gendre une suite composée, à la demande du chacal et du berger, de cavaliers armés de tambourineurs endurcis et de joueurs de haut bois expérimentés capables de jouer des heures sans s’arrêter.Une fois le cortège formé, le chacal le guide vers le palais occupé par 99 bêtes sauvages depuis des années.
Benrejdal Lounes(A suivre)