… En un rien de temps, Diligi n Ighzer n Walu se retrouve dans le bureau de Chadli Benjdid. Il est 00h01 mn, ce 5 octobre 1988. Le président ne dormait pas. Il était préoccupé par la révolution Stan Smith. Des officiers entraient et sortaient du bureau. Popeye avait même vu un actuel homme politique de Ighzer n Walu. “Ya ddin n uqabac !”, s’étonnait-il. Comme “les anges du paradis”, la série américaine, personne ne pouvait voir le délégué. Netta, par contre, voit tout le monde et entend tout le monde. Le président se retrouve seul. Il avait l’air très fatigué et, surtout, très préoccupé. Le téléphone sonne. Il prend le combiné et hurle presque : “qutlek bled li ma ândhache machakul, machi bled !”. Il pose le combiné, s’avance vers le bar et se sert un verre de Hamoud. Popeye s’avance vers lui et lui dit : “ya sid raïs !”. Chadli yedduqes, laisse tomber le verre : “ya latif, ya latif ! Rani nxerref”.D’une voix qui se veut rassurante, Popeye essaie de le calmer : “lala ya monsieur le président, makech txerref.- Bismi lh rahman rahim. Qui es-tu ?- Ne craignez rien, monsieur. Je suis un citoyen algérien venu de 2005.- Win rak ? Je ne te vois pas.- Vous ne pouvez pas me voir. Walakin uqsimu laka mais je ne vous veux aucun mal. Le président de la République se resserre un autre verre et s’affale sur son fauteuil : “Qui que tu sois, je t’écoute”.- Je suis le délégué de Ighzer n Walu. Disons que Dieu m’a chargé de vous avertir de ce que votre constitution va générer comme problèmes.- Délégué ? Qu’est-ce qu’il sont allés inventer encore, ces Kabyles ?Popeye lui parle du Printemps noir et des 126 martyrs.- Quoi, le chahut de gamins continue jusqu’en 2005 ?- Non, monsieur le président…Diligi raconte ce qui est arrivé depuis octobre 88. Raïs s’endormit à mi-chemin. Popeye se tait et se dit : “Puisque zemregh ad ruhegh plus loin dans le temps, acimi ne pas aller en 1962 pour attaquer le problème à la racine”.
Xuxuc
