Les contradictions du MSP !

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Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) semble être séduit par le vent du changement qui a soufflé sur le monde arabe ces quelques derniers mois.

Le  » lapsus  » est venu du conseil consultatif de cette formation au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou qui n’a pas caché son  » vœu de voir l’année 2012, celle où l’Algérie procédera à ses changements « . C’est en effet ce qu’on peut lire dans la déclaration concluant les assises de ce conseil.

Voilà donc ce qu’on ne peut assimiler qu’à une hypocrisie politique qui ne dit pas son nom. Espérer le changement veut dire inéluctablement qu’il ne cautionne pas le régime actuel, or ce parti fait toujours partie du gouvernement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce mouvement continue à siéger au sein de ce même gouvernement. Il n’a pas retiré ses ministres, même après qu’il ait annoncé son retrait de l’alliance qu’il avait scellé avec le RND et le FLN autour du programme du président de la République. Sept ans après la création de cette union, voilà que la formation islamiste tente de se démarquer du régime en  » rêvant  » d’un changement comme cela s’est passé en Tunisie et en Egypte, pour ne citer que ces deux pays voisins. La question qui se pose est : pourquoi le MSP a-t-il attendu tout ce temps là pour se démarquer, quoique d’une façon tacite, du régime en place ? Un mouvement de protestation a été enclenché l’année passée par certaines mouvances, mais le parti d’Aboudjerra Soltani est resté de marbre, il n’a pas décroché. Mieux encore, il n’a pas cessé de défendre le programme du président.

Pour d’aucuns, l’approche des élections n’est pas étrange à la sortie du MSP. Le succès des islamistes en Tunisie et en Egypte lui a certainement donné des ailes afin de tenter de faire cavalier seul dans l’espoir d’accéder au pouvoir, comme l’ont fait  » ses frères  » des pays voisins. Il espère réussir ce bon coup lors des prochaines échéances électorales. Cela, quitte à piétiner sur les principes qu’il a fait siens depuis plus de 7 ans. Pour ce faire, il a adopté cette  » tactique  » en se repositionnant et en changeant complètement et subitement de, le parti  » se la joue  » dans l’opposition. Il doit certainement tabler, dans sa manœuvre, sur la carte islamiste en tentant de récupérer les militants et les sympathisants de la mouvance intégriste, laquelle, il est vrai, se cherche encore depuis la dissolution de l’ex FIS. Le MSP tentera de réunir les islamistes sous sa coupe et atteindre, ainsi, son objectif électoraliste. Pour certains observateurs, ce revirement peut jouer un vilain tour pour ces islamistes. Le peuple algérien n’est pas dupe, disent les analystes de la chose politique. Le coup que tente le parti est flagrant et ses résultas ne seront pas évidents. Cela dit, cette sortie doit donner à réfléchir au camp dit démocratique afin de préparer comme il se doit les prochaines échéances électorales et d’éviter toute mauvaise surprise.

M.O.B

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