La Dépêche de Kabylie : Quelles conclusions tirez-vous des réaménagements apportés à l’ancien code de wilaya ?
H. Ferhat : La nouvelle version du code de wilaya n’est en fait qu’un “code de wali”. Le wali devient ainsi le président d’une “république” dénommée wilaya avec un pouvoir absolu.
Peut-on d’ores et déjà déduire que l’Assemblée populaire de wilaya est reléguée au rang de faire-valoir en tant que simple organe délibérant ?
Absolument. L’assemblée ne servira que de faire-valoir à toute forme de despotisme que l’on tentera de qualifier de despotisme éclairé et ce avec la bénédiction de l’assemblée élue.
Pensez-vous que la dotation de l’APW d’un budget propre aura été la preuve d’un élargissement de ses prérogatives ?
En effet, si l’APW était dotée d’un budget propre à elle et si, en plus de son pouvoir délibérant, on lui avait accordé le pouvoir exécutif pour certains secteurs, ses prérogatives auraient été réellement élargies et la notion de décentralisation aurait trouvé son sens.
Les prérogatives de l’APW sont apparemment très réduites. Quelle est votre appréciation ?
Il est regrettable de vouloir réduire le rôle de l’APW à un rôle de notaire.
En conclusion …
Le pouvoir, à travers certaines lois y compris la loi portant code de wilaya, a pratiquement tout verrouillé de sorte à asphyxier toute représentation élue. D’ailleurs, toutes les réformes annoncées n’auront constitué que le vernis d’une façade démocratique. Ils ont le pouvoir, nous, nous avons le temps.
Entretien réalisé par A. Gana