La ville sans pharmacie de garde !

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La ville de Aïn Bessam, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, est dépourvue d’une pharmacie de garde. Cela dit, malgré les quelques 50.000 habitants que compte le chef-lieu communal et le nombre important de pharmacies qui y activent, ces dernières n’assurent les gardes que pour les journées du week-end et les journées fériées. De nuit, les habitants de la ville de Aïn Bessam rencontrent d’énormes difficultés pour s’approvisionner en médicaments, notamment pour les cas d’urgence, vu que l’hôpital ne peut servir certaines transcriptions médicales. Nombreux sont les cas transférés vers les hôpitaux de Bouira ou de Sour El Ghozlane faute de médicaments et d’absence de pharmacie de garde pendant la nuit. « J’ai été transféré de nuit à l’hôpital de Bouira, parce qu’on a pas pu se procurer les calmants qui m’ont été transcrits par le médecin des urgences », nous dira un jeune hospitalisé à l’hôpital de la ville. Pour leur part, les pharmaciens de Aïn Bessam, refusent toujours de travailler la nuit, faute de sécurité et de commodités nécessaires aux gardes de nuit. « On ne peut assurer les gardes nocturnes tant que la sécurité n’est pas garantie, notamment pour les jeunes filles qui risquent d’être une proie facile des nombreux toxicomanes, capables de tout pour se procurer des psychotropes », nous avoua l’un des pharmaciens du centre-ville. Ce dernier nous a confirmé que les gardes assurées durant les week-ends et les jours fériés sont le résultat d’un bénévolat et d’efforts consentis de la part du collectif des pharmaciens de la ville et qu’aucun texte de loi ne régit ce domaine. Ainsi, et face à ce « vide juridique » et à l’insécurité les citoyens Bessamis sont voués à eux-mêmes, ils continuent à souffrir le martyr, notamment les nuits où ils ne peuvent même pas s’approvisionner en paracétamol.

Oussama K.

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