Moins de zlabia sur le marchél Tout le monde l’aura remarqué, il y a moins de zlabia sur le marché et donc moins de commerces de confiseries dites orientales. Les autorités, devant une activité caractérisée par l’anarchie absolue — n’importe qui faisant en toute liberté n’importe quoi — ont décidé de mettre le holà et de restreindre les fameuses autorisations aux seuls professionnels.Pourtant, ce moyen de lutte contre le secteur informel n’est pas complètement étanche. C’est ainsi que certain détournent l’interdiction et opèrent au grand jour. C’est le cas de ce marchand de fruits et légumes d’El-Khemis qui s’est reconverti en poissonnier avant de changer de registre et d’opter pour les douceurs du genre zlabia, activité hautement lucrative. Comment diable a-t-il pu passer au travers des mailles du filet ? A moins que…
Le poisson noble de retourl Miracle de miracles ! Le poisson refait une apparition remarquée et remarquable sur les étals ! Et pas n’importe quelle espèce ! Il s’agit du poisson dit “noble”, merlan de belle taille et celui de moindre qualité, dont la pêche est normalement prohibée : limon, rouget, chien de mer, raie de première fraîcheur, bien alignés dans les caisse en bois — pourtant interdites ailleurs — attirent immanquablement regards et convoitises, surtout en ce mois d’abstinence ! Ardeurs bien vite refrénées à l’annonce du prix. L’Algérie d’en bas est sommée de modérer ses désirs et de se contenter de la sardine. Pour le reste, on peut saliver à satiété.
Instinct et colèrel Si certains parmi les jeûneurs cultivent de nobles sentiments et font de bonnes actions pendant le Ramadhan, il en est par contre qui mettent à nu ce qu’ils cachent si bien le reste de l’année. Cela se traduit par une dévotion toute particulière et une adoration sans borne pour dame colère, pêché capital en ce mois. En vérité, l’instinct prend largement le pas sur toute vertu religieuse. L’ire à toute heure et en tout lieu, l’invective et l’insulte (ça vole très très bas !) à la bouche, le bâton ou le poing prêt à frapper, voilà le nec plus ultra du comportement, en société, d’une secte qui fait de plus en plus d’adeptes : il s’agit du parti ce ceux qui, sous prétexte d’une abstinence, toute relative, s’autorisent tout les écarts de conduite et de langage. La faim justifie à l’occasion, tous les moyens. C’est le Ramadhan attitude, version faux dévêts.
M. R.