L’association culturelle Thafrara de Draâ Ben Khedda rend aujourd’hui hommage à l’un des piliers de la culture berbère en général, et de la chanson kabyle en particulier. Il s’agit de Dda Slimane Azem. Et ce, à travers une journée riche en activités.
Ving- neuf ans après sa mort, Slimane Azem demeure toujours vivant à travers son patrimoine artistique, ses chansons et ses paroles pleines de sens. Mais aussi à travers ses nombreux fans qui œuvrent à la mémoire de l’artiste. Ainsi et à l’occasion de la commémoration du 29e anniversaire de la mort de l’artiste qui survient aujourd’hui, la localité de Draâ Ben Khedda a tenu à marquer l’occasion. Ainsi L’association culturelle Thafrara organise aujourd’hui une manifestation culturelle en hommage à Dda Slimane Azem. Une occasion donc de revisiter le patrimoine culturel du défunt. Et comme invitée d’honneur de cette activité Na Hedjila la sœur du poète, qui a bien imprégné cet hommage avec ses propres souvenirs partagés avec son frère Slimane. Pour cela, une conférence débat sera animée, aujourd’hui à partir de 10H30, par Hocine Azem et Na Hedjila à la salle du Hoggar de Draâ Ben Khedda. Une occasion à ne pas rater pour les fans de l’artiste. Le large public est d’ailleurs invité en masse à venir rehausser de sa présence cette manifestation. Au programme aussi de cette journée consacrée à Dda Slimane, une exposition ayant pour but de retracer le parcours artistique du poète, mais aussi son histoire personnelle. Celle-ci sera abritée au niveau de la même salle El Hoggar. Slimane Azem est né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane. Rien ne prédestinait ce fils d’un modeste cultivateur à un parcours musical tout autant riche. Ecolier plutôt médiocre, il ne se passionne que pour les Fables de la Fontaine qui, d’ailleurs influenceront, plus tard tous ses écrits et compositions musicales. Au cours des années 70, il fait des duos comiques avec le fameux Cheikh Norredine et chante en français «Algérie, mon beau pays» et «Carte de Résidence». A travers ces chansons, il tâte aussi plusieurs thèmes qui touchent à la société. Il chante l’alcool (“A hafid a settâr», “Berka yi tissit n ccrab”), la domination avec Lalla mergaza d win terna tmettût. Il est aussi l’auteur de “Terwi tebberwi», Ghef Teqbaylit yuli was, amuh amuh, Ayuliw henniyi, Elqarn Erbatach. C’est aussi lui ténor de Ilukan di ulach lukan, wa ivenu wa itshudu…et un tas d’autres chansons qu’on lui connaît et qui ont traversé les années. Slimane a aussi chanté l’exil (Daghrib dabarani) qui l’a recueilli très tôt. Mais il redoutait la mort en exil. Ce qu’il a d’ailleurs évoqué dans ces chansons. Ironie du sort, c’est en exil que la mort le surprendra un certain 28 janvier 1983 dans sa ferme, en France. 29 ans après sa disparition, Slimane Azem continue a effleurer les cœurs et à être une référence pour tous.
T. Ch.