La répartition est faite, et Tizi Ouzou bénéficiera de 1,5 milliard de dollars, au même titre que Béjaïa. Ce budget est alloué pour compenser le retard de développement socioéconomique, car comme le président de la République l’a maintes fois déclaré, la Kabylie est en régression criarde, comparée à l’état d’avancement pris par les autres wilayas.Plus de quatre ans d’isolement vu les conditions politiques propres à la région, aggravé par 15 ans de terrorisme, qui ont mis l’Algérie à feu et à sang, en pratiquant la politique de la terre brûlée. Le retour de la sécurité et de la paix en Kabylie permet de cogiter un plan de développement tout azimut, dans le sens de revaloriser l’investissement local, la création d’emplois et de la richesse, la relance économique.Par cette nouvelle brèche qui s’ouvre à la région et dans la perspective des élections qui pointent, la Kabylie est dans la voie de lendemains prospères. Nous assisterons à une élection des plus serrée le 24 novembre, où l’ensemble des acteurs s’évertueront à convaincre l’opinion pour que le choix soit porté sur eux. C’est la première fois que le scrutin sera autant pluriel et nous l’espérons démocratique et serein. Le FLN, le FFS, le RND, le RCD, les indépendants, HMS et le PT garniront les tribunes lors de la campagne électorale, pour que chacun à sa manière et son discours cherche à se faire apprivoiser par les populations pour adoption. Les besoins en développement de nos communes feront que le choix des hommes et des partis, sera une chose capitale de ce qui adviendra la cité.La cagnotte qui sera injectée, étant de l’ordre de 1,5 milliard de dollars pour la wilaya de Tizi Ouzou, l’Etat algérien souhaiterait avoir affaire à des élus politiquement corrects, dont le souci et la préoccupation sera l’intérêt de la collectivité.Sur ce terrain, le vote en question ne peut reconduire des équipes qui, 15 années durant, ont montré plutôt le chemin de l’échec et non l’inverse.En ce sens, la venue en force des indépendants pour la première fois dénote si besoin est, de la décomposition du tissu politique local, mais plus fort, de la déception chronique de nos représentations politiques, jamais placées au diapason des pulsions des populations, que ce soit en demande politique, sociale, économique, ou autres. Le flux des indépendants est une menace sérieuse sur les partis dominants traditionnels. Cela explique la panique qui ronge nos dirigeants politiques et certains leaders, qui ont versé dans une lancée de qualificatifs dégradants, le discours d’anathème, le discrédit par n’importe quelle manière.Le budget qui attend les APC et l’APW de Tizi Ouzou ne peut se gérer par des courants politiques sectaires, dont l’étroitesse partisane n’est plus à démontrer.On se demande pourquoi l’administration a créé des embûches aux indépendants pour compléter les listes et prendre part à la course, et que d’ors et déjà l’opinion donne un verdict par anticipation en leur faveur. Une liste APW est pour le moment bloquée, en plus de quelques listes APC (Fréha-Aghrib et d’autres) auxquelles le même sort est réservé.Le procureur de la République, hier, à Tizi Ouzou, a été saisi par les concernés, auxquels il a remis les signatures déposées à son niveau pour validation. Lui exposant la problématique, le procureur les a exhortés à continuer la démarche réglementaire de dépôt et de complément de dossiers au niveau de la DRAG, dont la date limite arrêtée par le ministère de l’Intérieur ira jusqu’au 12 octobre à minuit.Le procureur a assuré, selon la tête de liste des indépendant à l’APW, de donner une suite à leur démarche si éventuellement il s’avère que l’administration fait un traitement discriminatoire, sinon, comment expliquer que la période de prorogation de délai concerne les partis et non les indépendants ? Ces derniers, soutenus par le Mouvement citoyen, se déploient pèle-mêle, pour participer au scrutin du 24 novembre. Les archs étayent leur détermination à soutenir les indépendants, aux fins de faire barrage au FFS et au RCD et font valoir l’argument que la cagnotte pour la relance économique est un acquis des archs dans le dialogue avec Ahmed Ouyahia, et voient mal comment des partis hostiles aux archs et qui ont traité le dialogue de tous les quolibets venir maintenant en prédateurs pour être les maîtres des budgets de nos communes. En dépit de la maigre chance des partis locaux de rafler la mise, les archs nourrissent l’appréhension que la cagnotte en question tombe entre leurs mains.Le FLN et le RND peuvent, si les indépendants ratent le coach, réussir d’être aux destinées des mairies de l’APW et de Kabylie, option tant voulue par l’administration pour une uniformisation nationale et a fortiori pour mener à bon port les dollars qu’attend la Kabylie. Au vu de toute la complexité du prochain scrutin mais surtout de l’effervescence qu’il nous réserve, son intérêt se focalise sur cette importante enveloppe financière, qui aiguise les appétits et rend la gouvernance locale intéressante à plus d’un titre.
Khaled Zahem
