Le nouvel album du jeune chanteur kabyle Madjid Maâga vient de paraître.
Intitulé Sshur n wallen-im (l’envoûtement de tes yeux), ce nouvel opus est disponible chez les disquaires depuis deux mois.
C’est le troisième album de ce jeune artiste résidant au village Taguersift dans la commune de Fréha. Porté depuis son jeune âge par la chanson, l’artiste âgé de 32 ans a fourbi ses armes dans son village à l’instar de la majorité des artistes kabyles. En écoutant les pionniers de la musique kabyle et en s’inspirant des chanteurs de la nouvelle génération, Madjid Maâga, s’est identifié au style que l’on peut classer dans ce qui est communément appelé la musique kabyle moderne. Dans ces albums, il chante des thèmes qui touchent la société en général et la jeunesse en particulier. Dans son dernier album et comme son titre l’indique, Madjid Maâga, chante l’amour dans toutes ses facettes. Il a également décidé de rendre hommage à l’une des voix féminines les plus célèbres de la chanson féminine kabyle, la défunte Hnifa, en reprenant l’une de ses plus belles chansons D rayiw ittsikhedmen (C’est de ma faute). Avec sa voix envoûtante, le jeune Madjid a su redonner une âme à cette chanson, fredonnée autrefois par des femmes kabyles en guise d’exorcisme de leurs chagrins d’amour. Madjid Maaga a voulu à travers cette reprise faire réécouter aux jeunes de sa génération les plus belles voix de la musique kabyle, malheureusement de plus en plus ignorés. «J’écoute tous les styles, mais ce qui m’inspire le plus, ce sont les anciens chanteurs. Certes, je suis un jeune et mon public est composé essentiellement de mes semblables, mais cela ne m’empêche pas d’avoir une pensée pour nos maîtres. Cela me fait plaisir d’entendre des gens me dire merci de nous avoir fait retremper dans nos souvenirs», confie l’enfant des Ath Jennad. Pour lui, sa plus grande fierté réside dans le fait que son style plait à ceux qui l’écoutent, car dit-il, la voie du succès est toujours semée d’embûches. «Je me dis toujours que le prochain album devra être meilleur que celui d’avant. J’ai fait trois albums et j’essaye à chaque nouveau produit de faire en sorte que mon modeste travail plaira à mon public». Pour Madjid, les chanteurs de sa génération sont souvent mis dans une situation embarrassante en raison de moult difficultés auxquelles ils font fasse dans leur carrière. «Pour se frayer un chemin dans le monde de la chanson, il faut lutter sans cesse. Les moyens et surtout la prise en charge nous font toujours défaut, alors ce n’est pas du tout aisé de faire sortir un album ou enregistrer un clip lorsqu’on est un jeune, qui fait ses premiers pas dans la chanson. C’est un véritable parcours du combattant», se désole-t-il. Malgré tous ces aléas, Madjid Maâga, se dit ne pas baisser les bras. Il aime ce qu’il fait avec passion.
Les galas qu’il anime un peu partout à travers la Kabylie et les échos lui parvenant à chaque sortie d’un album, lui ont toujours donné de l’énergie afin de continuer son petit bonhomme de chemin, car dit-il, beaucoup de travail l’attend encore.
«J’essaye de faire de mon mieux et je me dis à chaque fois que je suis en train d’apprendre, car le monde de la chanson est un vaste océan et il n y a pas de place pour ceux qui ne savent pas nager et surtout qui n’écoutent pas les conseils des plus initiés».
Une chose est sûre, Madjid Maâga, ne veut pas s’arrêter. Malgré la sortie de son troisième album, il se dit toujours qu’il n’est qu’à ses débuts. Bon vent l’artiste.
A. C.

