Mobilisation citoyenne pour sauver la maison des Amrouche

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Depuis plus de six mois, les habitants d’Ighil-Ali, à leur tète l’association Taos et Jean El Mouhouv Amrouche, mènent un combat sans ménager le moindre effort en vue de sauver la maison des Amrouche des griffes de son actuel occupant, qui menace depuis quelques temps de faire disparaître à jamais ce patrimoine culturel immobilier. Toutes les actions entreprises auparavant par l’association en vue d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce citoyen  » sans scrupules  » qui s’attache bec et ongles à l’odieuse idée d’étendre son béton sur un lieu d’histoire, de culture, sont tombées à l’eau. Bien qu’ils soient indignés du silence  » complice  » des autorités, les membres de l’association ainsi que les habitants d’Ighil Ali, ne baissent pas les bras pour autant, et sont plus que jamais déterminés à avoir le dessus dans ce bras de fer. Hier, malgré la centaine de kilomètres qui sépare la daïra d’Ighil-Ali du chef-lieu de la wilaya de Béjaia, une centaine de citoyens de cette localité soutenus par des étudiants et d’autres anonymes, se sont rassemblés dès la première heure devant le siège de la wilaya brandissant des banderoles sur lesquelles est écrit,  » Pour la sauvegarde de la maison de Taos et Jean El Mouhouv Amrouche « ,  » Classer la maison de Jean et Taos Amrouche au patrimoine culturel national « .  » Nous avons saisi le ministère de la Culture, le wali, rien n’a été fait pour empêcher le massacre car l’occupant actuel de la demeure des Amrouche à déjà entamé les travaux de démolition « , fulmine M.Mustapha Amrouche, président de l’association Taos Amrouche lors du rassemblement d’hier en ajoutant que  » si le rassemblement d’aujourd’hui n’apporte pas l’effet escompté nous nous réunirons pour évaluer où en est la situation et organiser la prochaine action jusqu’à obtenir gain de cause, quelques soient les circonstances « . De l’avis de tout le monde,  » c’est aux autorités qu’incombe la responsabilité de préserver ce lieu de toutes tentatives de profanation en le classant patrimoine culturel national « . C’est d’ailleurs ce à quoi aspirent les membres de l’association Taos et Jean El Mouhouv Amrouche ainsi que tous ceux qui connaissent la valeur morale que représente ce lieu qui a vu naître deux éminentes figures de la culture algérienne. Cette action de protestation intervient après une vaste campagne de sensibilisation entreprise durant toute la journée du 7 janvier dernier, en occupant la RN 26 au niveau de carrefour d’Allaghene. Le but de l’association à travers cette énième manifestation est, selon un de ses membres, voir la maison des Amrouche classée définitivement comme patrimoine national et ainsi reconnue par les autorités. D’après notre source, le problème n’est plus avec l’occupant de la maison vu que ce dernier avait payé les frais de la propriété depuis l’année 1984. La quête est donc de demander aux autorités compétentes l’indemnisation immédiate de l’actuel propriétaire. Après tant d’années d’exil et de marginalisation, le destin des Amrouche est toujours entre les mains des autorités algériennes.

M.H. Khodja et M. S.

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