La Kabylie paralysée !

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La tempête de neige qui s’abat depuis trois jours sur le centre du pays nous rappelle, à bien des égards, les déboires vécues par la population en 2005, lors des fortes chutes de neige qui ont coupé plusieurs localités du reste du monde.

En effet, selon le message des services de Météo Algérie, des chutes de neiges continueront d’intéresser les massifs du nord, à des altitudes parfois très basses (100m) sur les hauteurs du Centre et de l’Est du pays. Une situation qui fait que plusieurs localités de haute Kabylie resteront encore injoignables, au grand dam des populations locales. Ces dernières qui se sont réveillées, hier, sous une gueule de bois, ne savent plus à quel saint se vouer devant une situation des plus délicates. En effet, l’ensemble des routes reliant les communes et villages de haute Kabylie sont coupées à la circulation. Dans certaines localités, la neige a atteint 80 cm d’épaisseur. C’est le cas à Ain El Hammam, Bouzeguene, Larbaâ Nath Irathen, Ouacifs, Boghni et Ouadhias. Cette fois-ci, la poudreuse a décidé de balayer l’ensemble de la Kabylie. Du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou jusqu’aux côtes, un seul décor s’offre à nos yeux, un interminable manteau blanc. Durant toute la nuit de vendredi, les flocons de neige ne cessaient de tomber. Coïncidant avec le week-end et la fête du Mawlid Ennabaoui, la situation fait le bonheur des enfants, mais aussi des adultes. Oubliés les pétards et leurs dangers, les bambins se sont mis, avec joie, à des parties interminables de jeux avec la neige. Emmitouflés dans leurs doudounes, les enfants se sont adonnés à coeur joie à leurs jeux sous une neige battante. Bravant le froid, ils ne voulaient pas rater une occasion qui n’arrive pas chaque jour. Certains d’entre eux, âgés de moins de 10 ans, n’ont, en effet, jamais eu cette chance de voir de si près la couleur de la neige. C’est le cas, essentiellement, de ceux résidant dans les villes. Mais cette tempête de neige n’a pas fait que des heureux. En effet, dans la plupart des localités, que ce soit celles situées en basse ou en haute Kabylie, les coupures d’électricité ont joué avec les nerfs des habitants. Hier, des milliers de foyers ont été privés de courant. C’est le cas à Fréha, Tizi Rached, Ouaguenoun, Azazga, Ouadhias, Beni Douala, Boghni… où, selon nos correspondants, plusieurs villages de ces localités ont passé la nuit dans le noir. Jusqu’à 11 heures, le courant n’avait pas encore été rétabli. Une situation qui contredit les assurances lancées par les services de la Sonelgaz, faisant état d’une maîtrise de la situation tout au long de ces intempéries. Mais la réalité est tout autre. Des chutes de fils électriques ont causé des coupures de courant. Et malgré les efforts des éléments de la Sonelgaz, plusieurs régions sont restées sans électricité en raison des difficultés d’accès aux lieux des pannes. Des pannes qui ont poussé plusieurs boulangers à se mettre à l’arrêt et empêcher, ainsi, les citoyens à s’approvisionner en pain. Les quelques rares boulangeries disposant de groupes électrogènes ont vu leur production écoulée en l’espace de quelques minutes seulement, au grand dam de milliers de foyers contraints de se mettre au système D, à savoir la préparation du pain traditionnel.

Mais ce n’est pas tout le monde qui a eu cette opportunité car la majorité des localités, ne disposant pas de gaz de ville, ont trouvé toutes les peines du monde pour s’approvisionner en bonbonnes de gaz butane. Si Naftal annonce la disponibilité de cette denrée en quantité suffisante, il n’en demeure pas moins, en effet, que les distributeurs se retrouvent dans l’impossibilité d’acheminer ce produit au niveau des différentes localités situées sur les hauteurs, en raison de la fermeture des routes.

Les quelques engins réquisitionnés par les services municipaux n’ont pas réussi à ouvrir les voies de ces localités de haute Kabylie coupées du reste du monde depuis deux jours. Hier, il était quasiment impossible de s’y frayer le moindre chemin.

Outre les chemins communaux et de wilaya, coupés à la circulation au niveau des différents endroits dans les communes de Larbaâ Nath Irathen, Ain El Hammam, Ait Ziki, Idjeur, Ait Toudert, Iboudrarène, Ouadhias, Ait Oumalou et Boghni, pour ne citer que ces localités, l’ensemble des axes reliant la wilaya de Tizi-Ouzou à celles de Bouira et Béjaïa ont été également coupées à la circulation.

A. C.

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