Des villages isolés

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Les énormes quantités de neige qui sont tombées durant toute la nuit d’avant-hier et dans la journée d’hier sur plusieurs régions du pays ont occasionné à Béjaïa, la coupure de plusieurs tronçons routiers et l’isolement de plusieurs communes

montagneuses.

Les chutes de neige n’ont, en effet, pas fait que des heureux. La neige a coupé du monde plusieurs localités de la wilaya à l’exemple de la commune de Kendra, sise à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, où le tronçon routier relevant de la RN75 qui la relie à Barbacha a été bloqué par la neige qui a dépassé un mètre d’épaisseur, selon l’édile communal. Un appel de détresse a été donné par celui-ci suite à l’isolement de plusieurs villages de sa municipalité privés de gaz butane et d’électricité à cause des chutes de neige, lesquelles ont fortement affecté sa région, connue pour ses reliefs escarpés. C’est le cas également du village Amalou et de la commune d’Aït Djellil qui sont restés dans le noir depuis que la neige a sectionné des files électriques dans la nuit d’hier. Cet état de fait est notable dans presque toutes les régions montagneuses de la wilaya de Béjaïa. La RN 106, reliant Allaghane à la wilaya de Bordj Bou Arréridj via la commune d’Ighil Ali, a également été coupée à la circulation et son déneigement serait une prouesse, comme a tenu à le dire un citoyen habitant cette région, car la neige est encore loin d’avoir dit son dernier mot dans cette région qui culmine à 1200 mètres d’altitude. C’est aussi le cas de la RN 26A, reliant Béjaïa à Tizi-Ouzou, à hauteur du col de Chellata, sur laquelle se sont accumulées 70 centimètres de neige, a-t-on signalé rendant la circulation automobile très difficile, voire impossible. La DTP de Béjaïa a dénombré au moins 9 chemins de wilaya qui ont, eux aussi, subi le même sort. Le DTP, qui est intervenu, hier, sur les ondes de la radio Soummam a, en outre, mis en garde les usagers de la RN 24, reliant Béjaïa à Tizi-Ouzou via le littoral Ouest de la wilaya, d’une dangereuse présence de verglas qui rend toute circulation quasi-impossible. En plus du verglas et de la neige, plusieurs sites ont été submergés par les eaux pluviales, selon un communiqué de presse de la protection civile de Béjaïa. A ce propos, l’école maritime de Sidi Ali Lebhar a été inondée par la montée des eaux de la mer, des inondations ont affecté la cité douanière, la mosquée d’Ighil Ouazoug, de même que Taassast a été envahie par les eaux. Les éléments de la protection civile sont intervenus sur tous ces lieux pour l’évacuation de ces eaux pluviales. Même le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa a été légèrement saupoudré par la neige. Bien que situé à quelques mètres seulement au dessus du niveau de la mer, quelques flocons ont été effectivement aperçus dans la journée d’hier au chef lieu, ce qui témoigne de l’ampleur de ces chutes de neige et de leur impact sur les régions situées en hauteur. Certains villages sont, jusqu’à présent, restés coupés du monde extérieur et attendent le déneigement des routes qui y mènent. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les villageois qui se sont retrouvés enfermés dans leurs villages à cause de la neige, doivent désormais se soumettre au « diktat » de certains commerçants locaux qui «ont profité de la situation pour enflammer les prix ». Un villageois affirme que le prix du sachet de lait varie entre 50 et 100 DA, celui de la baguette de pain est passé du simple au triple, encore faut-il qu’ils soient disponibles. Même l’eau courante, en ces moments de fortes pluies, est devenue une denrée rare, car cette dernière est restée en l’état de gel à l’intérieur des conduites, comme c’est le cas dans certains villages de la commune de Barbacha qui ont connu des températures sibériennes durant les nuits d’hier et d’avant-hier. A l’absence de l’eau courante, s’ajoutent les coupures d’électricité les perturbations des réseaux téléphoniques et ceux d’Internet qui ne font qu’accentuer l’isolement des villages affectés par les chutes de neige.

M. H. Khodja

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