Les habitants de Ben Abdallah cohabitent avec les détritus et les déchets à proximité de la décharge sise à l’est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, plus exactement à 10 Kms de la ville. Ces derniers, en plus de leur lot de problèmes quotidiens, font face, ces derniers jours, au froid glacial qui sévit sur ces hauteurs. Ce sont près d’une vingtaine de familles dans cette localité qui ne bénéficient toujours pas du confort du gaz naturel. Pour rappel, ces habitants avaient bloqué la route fin décembre dernier, allant vers la décharge pour protester contre leurs rudes conditions de vie. Lors d’une visite ministérielle sur les lieux, et en présence des officiels de la wilaya, il leur avait été promis que des logements leurs seraient octroyés pour mettre un terme à cette misère. Toutefois, à l’heure actuelle, force est de constater que les promesses n’ont toujours pas été concrétisées sur le terrain. Certains de ces habitants se disent exclus de tout confort et des familles entières souffrent du froid. « Moi, je peux supporter, et dire que je suis habitué à cette situation qui n’a pas changée depuis 30 ans, mais ma petite fille qui ne dépasse pas 12 ans, non ! », hurle Kamel, père de famille affecté de voir sa petite fille qui ne peut dormir à cause du froid. Même pour se rendre en ville et espérer y trouver une bonbonne de gaz, c’est une mission difficile en raison des problèmes de transport. A l’image de ce jeune qui attend à l’arrêt de bus depuis plus de trois heures dans le froid sans qu’aucun bus ne vienne. « Même quand il fait beau on ne trouve pas de transport, alors vous imaginez lors des jours de froid ou surtout de neige !?», ajoute ce jeune qui n’avait plus d’autre choix que d’attendre un éventuel transport pour acheminer sa bonbonne de gaz vers le dépôt le plus proche située à cinq kilomètres. Comme chaque année avec l’arrivée de l’hiver, les habitants riverains du centre d’enfouissement souffrent des rudes conditions climatiques, notamment du froid. « Nous vivons dans de telles conditions toute l’année et on fait semblant de le découvrir chaque hiver », affirme notre interlocuteur. Ces gens sont, pour certains, des «exclus», ils n’ont pas de travail ou de logement depuis des années. Mais ce ne sont pas les seuls. Nombre sont des travailleurs pauvres, salariés à temps partiel, mais aussi à temps plein parfois, au service du privé comme de la fonction publique, mais qui hélas, n’arrivent plus à joindre les deux bouts.
B. Noureddine
