De nombreuses communes de Boumerdès grelottent depuis trois jours sans pouvoir s’organiser pour surmonter les effets pervers de cette neige qui tombait hier encore en abondance.
“Coupés du monde, nous risquons de mourir à petit feu si ce mauvais temps persiste.” C’est le cri de détresse des habitants du douar Souiga surplombant le centre-urbain de Beni-Amrane. L’électricité est coupée depuis vendredi dernier, dans cette zone montagneuse suite à l’écroulement d’un transformateur électrique. “La neige a atteint, là près de 80 cm et sans électricité on ne peut ni se chauffer ni recharger la batterie de son téléphone mobile.” témoigne un villageois qui a eu le réflexe de s’installer, avant-hier, avec sa petite famille chez ses beaux parents au centre-ville de Boumerdès. Là au moins, il y’a cette lumière artificielle et d’autres commodités même pendant les fortes intempéries. En colère, toujours dans la commune de Beni-Amrane, les habitants du village de Beni-Khlifa avaient improvisé avant-hier, un sit-in devant la mairie. Les manifestants, qui prendront en otage durant plusieurs heures, deux agents communaux, ont principalement, réclamé le rétablissement de l’énergie électrique et l’approvisionnement en gaz butane. “La population souffre suite à ce brusque changement climatique et nos élus sont au chaud sans doute dans des endroits luxueux», fulminent les habitants de la commune voisine de Chaâbet El Ameur. L’on fait état aussi des mêmes souffrances, à quelques nuances près, dans les sites de Chalets où se cantonnent depuis plusieurs années, des centaines de cas sociaux, tant à Thénia qu’à Isser, Bordj-Ménaiel ou Naciria.
En temps ordinaire, déjà ces centres de transit manquent cruellement de commodités. Maintenant, en cette période de froid sibérien, on y vit réellement l’Enfer. L’on croit savoir que l’ANP s’est mise en branle, en employant sa propre logistique pour la réouverture des différents tronçons de route montagneuse bloqués par la poudreuse.
Salim Haddou
