Bien que dans certaines communes de la daïra de Draâ El Mizan à l’exemple de Aïn Zaouia, l’électricité ait été rétablie dans l’après-midi de lundi, à Aït Yahia Moussa, c’est le statu quo.
Depuis, maintenant quatre jours, des milliers de foyers sont privés du courant électrique. En plus de ce manque, le gaz butane a fait défaut dans toute la commune. Les pauvres montagnards n’ont aucune alternative quand on sait que c’est la seule commune où le gaz naturel n’est pas encore arrivé. Si ce n’est l’intervention de la protection civile, une femme sur le p oint d’accoucher aurait perdu la vie à Tafoughalt. Encore une fois, l’espoir de solidarité a fait ses preuves dans de telles situations. A l’aide de » pelles et autres moyens rudimentaires, les citoyens ont pu quand même rouvrir les chemins communaux. Tout juste à côté la commune de M’kira est la plus isolée. Même constat : ni électricité ni gaz ni téléphone. « Nous n’avons rien. Même la chasse –neige de Tizi-Gheniff nous a été refusé. Nous lançons un appel poussant pour les autorités de wilaya de nous venir en aire », nous a répondu le maire de M’kira. Et d’enchaîner : « Nous avons quand même mobilisé tout ce que nous avons comme moyens pour assister notre population. D’ailleurs, nous avons accompagné les éléments de la protection civile pour évacuer les malades notamment des femmes enceintes à Taka ». Hier, encore, la situation n’a pas évolué d’un iota. De nombreux autres villages à Frikat restent sans électricité et isolés. On citera Hellil et Bou Ighzer, «Nous avons appelé la Sonelgaz et aucune réponse », nous a déclaré le maire de Frikat. Certes, dans cette commune semi rurale la situation est très délicate, mais on peut dire que le village le plus enclavé est Ath Boumaâza à 1700 mètre d’altitude à la frontière avec Bouira où la neige a atteint 1,60 mètre. « C’est grâce à la mobilisation de la population, des élus et le courage des éléments de la protection civile de Draâ El Mizan, nous avons pu sauver deux malades à Ath Ali », a souligné M. Arib dans son intervention. Ce dernier nous a appris que d’un moment à l’autre des renforts seront arrivés pour désenclaver tous ces villages. Heureusement, pour la coupure d’eau, la cellule de crise de la daïra a intervenu et le versant sud a été alimenté dans l’après-midi avant-hier. Mais apparemment, ce qui a causé surtout des désagréments aux citoyens est le manque de gaz butane. Hier matin, dès six heures du matin, des centaines de personnes ont pris d’assaut la station service Naftal de Draâ El Mizan. La chaîne a atteint plus de mille personnes. Après une brève accalmie, tout le monde craint le retour du mauvais temps, annoncé pour aujourd’hui par le biais de deux BMS où l’on prévient des chutes de neige à plus de 300 mètres et de fortes averses.
Amar Ouramdane