Site icon La Dépêche de Kabylie

Inig dans le temps (IV)

…Avant ad yinig gher 1954, yerna Popeye sin wussan di 62. Il suivait le mouvement de la foule en liesse. Il était tout particulièrement et agréablement surpris par la classe et le charme n tibanagin de l’époque. Discrètes, sobres, pas trop chargées d’artifices, elle ressemblaient toutes à Ingrid Bergman. Arrivé à Didouche, il lui semblait avoir entendu “ulac smah, ulac”. En fait, c’était son oreille trop habituée à la négation kabyle qui avait défiguré le “mabqac istiamar fi bladna” de Hadj M’hamed El Anka.Après deux jours passés à El Bahdja de 62, diligi, Ighzer n walu, remonte jusqu’à 54. Parce que yebdha ad izer Abane, yaf-d iman-s di yiwet la cellule de la prison de la Santé di Fransa akk d l’architecte du Congrès de la Soummam. Diligi était impressionné. Il passait plus d’une demi-heure à ausculter le Héros.“Id-tuwemt a tulawin !”, s’exclamait-t-il. Abane était à son 4e jour de la grève de la faim. Il était occupé à écrire. D’une vois chevrotante, popeye parle au prisonnier : “Azul Mass Abane Ramdhane”. Le stratège du FLN lève la tête et murmure souriant : “je suis fatigné au point d’entendre des voix.- A la mass Abane, vous n’êtes pas fatigué- Qui êtes-vous ? Où êtes-vous ?- Je suis diligi de Ighzer n Walu. Je viens de l’Agérie de 2005, une époque où rien ne va plus et où des wajlala tentent de salir votre mémoire.- C’est quoi “Azul Mass”- C’est bonjour monsieur en tamazight- Tamazight ! Mais c’est très bien. Acimi ihi teqqared que rien ne va plus ?- En fait, je suis venu vous avertir du guet-apens que vos compagnons d’arme vous prépare au Maroc.Abane sourit, reprend son crayon et esquisse les contours du Congrès de la Soummam. Diligi insiste. Rien à faire. Le prisonnier est plongé dans le plus important : la libération du pays.Jugeant que ur nghilen waman, ur ueqqers uyeddid, popeye reprend sa machine.

Xuxuc

Quitter la version mobile