Si au début des années 2000, leurs aînés n’ont pas insisté pour que leur village soit doté d’un réseau téléphonique, les jeunes d’aujourd’hui sont décidés à aller loin dans leur revendication pour l’obtention de cette commodité.
Il s’agit surtout des étudiants, lycéens et collégiens de Draâ Sachem, localité distante d’environ 4 Kms de la ville de Draâ El Mizan. « Rien ne peut gêner l’extension du réseau vers notre localité », nous a dit un jeune initiateur de la pétition. Et à un autre d’ajouter que » de l’entreprise ex ENPC jusqu’à la première maison de notre village, il n’y a qu’une centaine de mètres. Notre génération n’a pas seulement besoin de téléphone fixe, mais aussi d’Internet ». Dans ce village, il y a des centaines d’étudiants, de lycéens et autres collégiens. Si certains d’entre eux se déplacent jusqu’à Draâ El Mizan pour naviguer sur la toile, d’autres n’en ont pas les moyens, notamment les jeunes filles. « Nous avons des recherches à faire pour nos exposés et nous sommes obligées d’aller jusqu’à Draâ El Mizan. Certaines d’entre nous ne sont pas autorisées par leurs parents. Alors, elles ne peuvent pas faire leurs devoirs « , nous a déclaré une fille scolarisée en 4eAM. De leur côté les pères de familles, notamment les quinquagénaires, ne veulent pas que le réseau arrive chez eux de peur de voir leurs enfants « absorbés » par des sites déconseillés aux mineurs. « Il n’est pas facile de contrôler les enfants, et ce n’est pas bon pour leur éducation », telle est la réponse de l’un d’entre eux. Tout comme ce dernier, nombreux sont ceux qui ne savent pas qu’Internet n’a pas que des inconvénients, mais aussi beaucoup d’avantages. Pourtant, rétorque un étudiant, il existe des logiciels qui suppriment tous les sites malveillants. « Les parents doivent aussi éduquer leurs enfants en leur traçant même un programme et des horaires de connexion. Tout dépend de la manière avec laquelle est utilisé ce moyen technologique. Les parents doivent suivre l’historique des sites consultés par leur progéniture », a souligné dans son intervention, un autre jeune. Les pétitionnaires comptent saisir non seulement les responsables locaux, mais aussi ceux de la wilaya à ce sujet. Les jeunes de Draâ Sachem attendent, d’autre part, qu’un foyer pour jeunes soit inscrit pour leur localité de même qu’une aire de jeu.
Amar Ouramdane