Les diabétiques en détresse

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Ces malades sont ainsi en proie à une pénurie chronique de médicaments.

«Nous sommes en train de mourir à petit feu». Cette sentence d’un vieillard diabétique, résume toute la détresse qui habite les malades d’Akbou. Des malades en proie à une pénurie chronique de médicaments. «La pénurie dure depuis le début du mois de janvier dernier, mais depuis une semaine maintenant, nous n’avons plus une seule boite sur les étagères», soutient le gérant d’une officine pharmaceutique, installée non loin de l’hôpital. «Ces jours-ci, nous avons pu obtenir quelques boites afin de soulager les malades, mais cela reste très insuffisant car le diabète requiert un traitement correct et continu», ajoute-t-il, un tantinet dépité. Dans toutes les autres pharmacies d’Akbou que nous avons visitées, nous avons eu invariablement droit à une seule et unique ritournelle : la rupture de stocke. Selon des pharmaciens d’Akbou, la pénurie touche le «glucophage 850», une molécule mère dont la formule générique est pourtant fabriquée localement. Ce médicament est un hypoglycémiant oral, indiqué pour le traitement du diabète gras (non insulino dépendant). «Sur les 9 boites prescrites par mon médecin traitant, seules deux boites m’ont été servies. Je suis contrainte de réduire le nombre de prises journalière ou de diminuer la dose recommandée pour éviter d’être en rupture», lâche la mine angoissée, une dame diabétique, résidant au quartier Sidi Ali. «J’ai fait, en compagnie de mon rejeton, toutes les officines de la région, y compris celles de Tazmalt et de Sidi Aïch, sans pour autant parvenir à dégoter la moindre boite. Si ça continue comme ça, il ne nous restera qu’une seule et unique alternative : la corde autour du cou», affirme, désespéré un autre malade d’Akbou. Pour les diabétiques qui trainent d’autres pathologies sous-jacentes ou associées, telles que l’hypertension et les cardiopathies, la situation est franchement plus alambiquée. «Nous souffrons en silence et en implorant le ciel pour survivre à cette crise et s’extraire de cette impasse sans trop de dégâts», affirme, abattu, un vieux malade diabétique et hypertendu. Une quadrature du cercle en somme, qui durera aussi longtemps que persistera la gestion à la petite semaine de ces produits vitaux.

N. Maouche

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