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La gestion du maire décriée

Les conséquences de la tempête de neige qui a touché l’ensemble des localités de la wilaya de Tizi-Ouzou ne sont pas seulement d’ordre matériel, avec l’enregistrement de dégâts importants sur les infrastructures publics, les propriétés privées, l’arboriculture et l’élevage, elles sont aussi «politiques».

Notamment à l’approche d’échéances électorales, comme les législatives du 10 mai prochain ou celles, à moyen terme, du renouvellement des assemblées locales dont le terme arrive dans moins d’une année. C’est le cas de le dire pour la commune de Yatafène, dans la daïra de Beni Yenni où la période des intempéries qui ont duré plus de trois semaines, ont eu aussi des retombées politiques sur l’Assemblée Populaire Communale locale, notamment avec la montée au créneau de certaines parties qui ont exprimé ouvertement leur « réprobation devant l’immobilisme et l’indifférence des élus face une situation de sinistre qu’ont vécu l’ensemble des villages de la commune », comme n’ont pas cessé de le crier des citoyens d’Ath Moussa, un quartier du village Aït Daoud. Pour nombre de citoyens de la commune de Yatafène, leurs élus locaux, en leur qualité de premiers responsables sur la sécurité des populations, «n’ont pas été à la hauteur de nos attentes et, surtout, nous ne les avons pas trouvés à nos côtés face aux dangers que nous avons vécu pendant toute cette période d’isolement et de sinistre », même si d’aucuns, plus compréhensifs, comprennent aisément que l’ampleur de la tempête avec les quantités de neige dépassant les 2 m d’épaisseur, ne pouvait être «combattu» qu’avec de grands moyens matériels. Ce dont ne dispose pas la commune de Yatafène, à l’instar de la majorité des autres communes montagneuses. La semaine dernière, des citoyens de la commune de Yatafène se sont retrouvés au siège de leur APC pour une rencontre à laquelle a assisté le chef de la daïra de Beni Yenni. Le problème du « retard dans le déneigement et le désenclavement des villages », qui était le seul point à soulever et sur lequel des explications devaient être données par le maire, s’est finalement transformé en un « procès en règle contre le maire, à qui il est reproché dans la foulée, le problème de l’extension dans le cadre de l’habitat rural et d’autres revendications d’intérêts purement personnels », ajoutera notre source. Hier encore, des citoyens se sont réunis au siège de la daïra de Beni Yenni avec le chef de la daïra au sujet des « mêmes problèmes soulevés la semaine écoulée ».

Devant ces tiraillements « politiques » et d’intérêts particuliers, Mr Aït Ali Abdelkader a convoqué les élus à une assemblée ordinaire pour aujourd’hui, et dont l’un des deux points inscrits à l’ordre du jour porte sur sa « démission ». Selon le premier magistrat de la commune de Yatafène, sa décision est motivée par son « souci de mettre au clair les tenants et les aboutissants de cette affaire », tout en précisant que sa décision « sera connue demain (aujourd’hui NDLR) si les autres villages, dont je continue à recevoir des lettres de soutien, veulent que je reste, ce ne sera pas quelques mauvais sujets, quelques soient leurs motivations ou leurs intérêts, qui me feront partir de mon poste ». Une manière pour lui de se remettre au « jugement » des autres élus, mais surtout de la majorité de la population qui l’a élu.

On n’en saura beaucoup plus aujourd’hui, après la tenue de cette assemblée qui promet d’être « riche » en rebondissements. Nous y reviendrons.

Nassim Zerouki

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