Les jeunes d’Issiakhen Oumeddour et de Timezguida ferment la RN12

Partager

Les usagers de la RN 12 reliant le chef-lieu de Tizi-Ouzou à la région Est de la wilaya ont vécu un calvaire, hier, suite à la fermeture de cet important axe routier par des manifestants au niveau des villages d’Issiakhen Oumeddour et de Timezguida.

Deux manifestations simultanées, menées par les jeunes des deux villages cités, avec comme principale revendications des demandes de postes d’emploi et l’amélioration de leur cadre de vie. Dés les premières heures de la matinée, la circulation automobile a été coupée dans les deux sens de cet important axe routier reliant Béjaïa à Alger via Tizi-Ouzou. Les manifestants des deux villages cités ont décidé de passer à l’acte en procédant à la fermeture de la RN 12 au niveau de deux endroits, distants l’un de l’autre d’une dizaine de kilomètres. En effet, les jeunes d’Issiakhen Oumeddour ont procédé au blocage de la route au niveau du barrage fixe de la Gendarmerie nationale, situé au carrefour de la zone industrielle de Oued Aïssi, alors que ceux de Timezguida ont bouclé l’accès au niveau de l’embranchement de Tizi Rached.

A travers leur action, les jeunes chômeurs du village Issiakhen, qui n’en sont pas à leur première action du genre, revendiquent des postes d’emploi au niveau des entreprises situées au niveau de la zone industrielle, à l’instar de l’ENIEM et de Naftal. Ce n’est qu’après avoir reçu des assurances de la part du secrétaire général de la wilaya, qui s’est déplacé sur les lieux, que les jeunes ont décidé de mettre fin à leur action aux environs de midi. Selon les jeunes rencontrés sur place, le SG a promis de suivre de plus près cette question, en collaboration avec la direction de l’emploi. « Nous avons déjà fermé la RN 12 afin d’attirer l’attention des autorités sur cette question, mais on ne voit rien venir. On demande juste des postes d’emploi au niveau des entreprises qui sont situées à un jet de pierre de notre village. On veut surtout que les recrutements se fassent dans la clarté car nous avons trop souffert de cette hogra qui fait que l’on offre des postes de gardiens ou de chauffeurs à des gens venus de loin, pour laisser nos jeunes moisir au village ». Même topo, à une dizaine de kilomètres plus loin où les jeunes du village Timezguida, relevant de la commune de Tizi Rached à 17 km à l’Est du chef-lieu de wilaya, ont procédé à la fermeture de la même route nationale. A l’aide de pneus en flammes et divers objets hétéroclites, les jeunes de Timezguida ont décidé de passer à cette action, devenue ces derniers temps un phénomène récurrent, à savoir la fermeture de la route. Aucun véhicule, à part les ambulances, n’a pu passer les deux barrages, le premier dressé au niveau de l’intersection menant vers le chef-lieu de Tizi Rached et le second à une centaine de mètres plus loin au niveau du pont Ahemmam. Selon leurs témoignages, la principale revendication de ces jeunes en colère est l’aménagement du stade situé à côté de l’Oued Sébaou, la récupération de la salle de soins affectée à la Garde communale et la mise en service du gaz de ville dont les travaux à la traîne, selon eux, depuis une année. « Nous avions saisi les autorités locales depuis longtemps, concernant la réalisation d’un stade pour les jeunes de Timezguida. Ils nous ont promis de le faire, mais on ne voit toujours rien. Même chose pour le gaz de ville dont nous attendons la mise en service depuis plus d’une année, sans oublier l’immeuble affecté depuis plusieurs années à la Garde communale alors que ledit projet est sensé abriter une salle de soins pour le village », s’insurge Ahmed B., rencontré sur les lieux de la manifestation. Son camarade est allé plus loin en accusant les différents exécutifs communaux qui se sont succédés à la tête de l’APC de n’avoir jamais pensé aux jeunes de leur localité. « Aucun maire n’a réalisé quoique ce soit pour notre village. Nous sommes les laissés pour compte de cette commune qui se targue, pourtant, d’être la deuxième plus riche municipalité de la wilaya. Pourtant, à chaque élection, les candidats n’hésitent pas à faire du porte à porte pour chercher nos voix avec leurs promesses ». Face à cette situation qu’ils jugent insupportable, les jeunes de Timezguida ont décidé donc de crier de vive voix leurs revendications, dans un climat d’anarchie en raison de l’absence énigmatique des représentants du comité de village, mais aussi du manque de coordination entre les manifestants durant les négociations entamés avec les représentants des autorités présents sur les lieux. En effet, lorsque le chef de la daïra et le P/APC de Tizi Rached sont arrivés sur place, on a remarqué l’absence d’interlocuteurs du côté des jeunes. En colère, ces derniers ont justifié cela par le refus des représentants du comité de village de cautionner leur mouvement. «On a sollicité notre comité de village la veille, afin de coordonner l’action, mais ces représentants ont refusé de nous suivre. Nous avons donc décidé de fermer la route et c’est à nous, les jeunes de Timezguida, de prendre en charge désormais nos problèmes », nous répond un jeune à une question concernant l’absence des membres du comité.

Malgré cela, le chef de daïra et le P/APC ont réussi, après plus d’une heure de conciliabules, à convaincre les jeunes de lever les barricades et de rouvrir la route aux environs de midi. « Le chef de daïra et le maire nous ont promis que les travaux d’aménagement du terrain en stade seront entamés ce jeudi au plus tard. Nous avons pris acte de leur engagements et nous espérons que cette fois-ci sera la bonne », disent, en chœurs avec un air de devoir accompli, les jeunes de Timezguida.

Ali. C.

Partager