Une semaine dédiée à Mammeri

Partager

Une ouverture marquée par des témoignages autour de ce grand monument de la culture et littérature algériennes. Des témoignages sur sa vie, son parcours et son importante et riche œuvre littéraire, qui demeurera pour toujours l’un des piliers et fondements de la littéraire et de la culture amazighe en général. En fin connaisseur et voulant par sa prise de parole s’incliner devant ce grand monsieur et devant tout ce qu’il a fait pour sortir par sa plume la société kabyle de l’anonymat, le secrétaire général du haut commissariat à l’amazighité M. Merrahi Youcef, sur les qualités de Mouloud Mammeri, sur les circonstances dans lesquelles il a écrit ses romans, et sur tout ce qui a été dit sur lui par ceux qui ont apprécié son œuvre et ceux qui l’ont pris comme objet de critique. Tout en voulant faire part du grand respect qu’il porte à l’un de ses maîtres, M. Merrahi a marqué un arrêt sur le roman, La colline oubliée, à propos duquel il dira : «Il est l’un des romans les plus politiques, à l’époque coloniale». Tout en reconnaissant que toute l’œuvre de Mouloud Mammeri mérite la considération, l’orateur a cité La colline oubliée et La cité du soleil, qui sont «les livres qui ont attiré le plus mon attention». Sur le second ouvrage, le secrétaire général du HCA a souligné que ce dernier «ne s’agit pas d’un entretien fait par un simple journaliste, mais d’une rencontre entre deux intellectuels, à savoir Mouloud Mammeri et Tahar Djaout». M. Merrahi n’a pas omis de parler des valeurs et des qualités de l’écrivain Mouloud Mammeri. Sur ce point, il dira qu’en plus de son humilité et son bon sens, Mammeri se caractérise par la modestie d’un grand. C’est un homme qui a porté avec modestie le burnous chez lui à Beni Yenni, ainsi qu’ailleurs». Ceci pour dire que c’est quelqu’un qui avait la fierté de ses origines berbères. Et ce, pour remettre en cause toutes les critiques faites sur lui par certains, notamment après la sortie de La colline oubliée, sur laquelle l’orateur a affirmé qu’«à l’époque de sa parution, on lui avait même changé de titre, en l’intitulant «La colline de reniement», dans le journal Le jeune musulman». C’est pour dire que Mammeri, contrairement à tout ce qui a été dit à son propos à cette époque «a voulu faire connaître après l’indépendance les valeurs de la société amazighe à laquelle il appartenait, ainsi que celle de son pays, en étant fidèle au mouvement national à l’époque du colonialisme». Le secrétaire général du HCA a voulu par son témoignage inviter les gens à lire les œuvres de Mammeri parce que pour lui, l’écrivain est «un homme qui ne peut pas laisser indifférents les autres». L’orateur a enfin achevé son intervention en affirmant que «chacun doit être jaloux de veiller sur ses siens. Ceci est un devoir de tout un chacun, pas uniquement pour leur rendre des hommages, mais en l’introduction de leurs ouvrages en langue amazighe. Nous devons aussi inclure ces ouvrages dans l’école pour que le livre ne reste pas seulement dans les bibliothèques ou les archives personnelles». Il est à noter qu’un concours de dictée inter- établissements a été organisé avant-hier par l’Association des enseignants de tamazight au niveau de l’établissement des œuvres sociales de Tizi-Ouzou, et ce, toujours dans le cadre du programme concocté pour ledit hommage consacré au monument de la culture amazighe, Mouloud Mammeri.

R. Selmani

Partager