Les islamistes s’agitent

Partager

Les partis islamistes comptent frapper un grand coup, lors des prochaines législatives. Auréolés par la victoire de leurs homologues dans les pays voisins, ces formations mettent, en effet, les bouchées doubles afin de rééditer l’exploit en Algérie. Pour ce faire, ces derniers accélèrent la cadence en multipliant les sorties afin de mettre tous les atouts de leur coté pour garantir une majorité à la prochaine assemblée nationale. Mieux encore, ces partis sont en train de tisser, pour la première fois, des alliances en vue de présenter des listes communes lors du scrutin. En effet « un accord de principe » dans ce sens a été conclu entre le MSP de Bouguerra Soltani, le mouvement El Islah de Hamlaoui Akouchi et Ennahda de Fateh Rebiai. Le trio a déjà convenu d’entrer en lice aux élections « la main dans la main ». L’annonce de cette alliance a été faite, vendredi, par le président du mouvement El Islah, à l’occasion d’un point de presse animé à Alger. Hier, Ennahda et le MSP ont confirmé à l’issue de leurs conseils consultatifs (Madjlis Echoura) respectifs, cette alliance, cela même si Soltani parle pour le moment (lors d’une conférence de presse animée hier), d’un accord « sur les questions de fond pour l’élaboration de listes communes et l’organisation d’une campagne électorale unifiée ». Ennahda, lui, est catégorique en annonçant son « appui et son adhésion totale au projet d’unification des rangs des islamistes ». Selon ses initiateurs, les portes de cette alliance restent encore ouvertes pour les autres formations du même courant. Il n’est pas dit, en effet, que le Front pour le Changement de Menasra ne rejoigne pas «ses frères» du MSP, d’Ennahda et d’El Islah. Le courant islamiste s’agite, en tous cas en prévision des législatives. Il faut dire que ce n’est certainement pas pour rien que le MSP a claqué la porte de l’alliance présidentielle où il a siégé plusieurs années durant, pour s’autoproclamer aujourd’hui de l’opposition pour «les beaux yeux » du peuple. Il va mettre des mains et des pieds pour accéder à l’hémicycle Zighout Youcef par une autre voie. L’alliance islamiste constitue pour lui un ascenseur, après avoir compris que le MSP, à lui seul, ne faisait pas le poids. Pour l’heure, seul Djaballah a décidé de faire cavalier seul. Le camp dit démocrate peut miser sur la position de ce dernier pour espérer que le courant islamiste ne se présente pas en un seul pôle. En effet, la position de ce dernier peut jouer en défaveur de la mouvance islamiste dans ce sens que les électeurs de ce courant qui « se rendent aux urnes en toutes circonstances », pourraient émietter le « butin ». Cela dit, le camp dit républicain ne doit pas parier sur cette seule donne.

Il est temps, pour lui, de faire de même en optant pour des alliances. Force est de constater, cependant, que « ce rêve » que caresse pourtant plus d’un de ces partis et leurs militants, n’est pas pour demain.

Il est, en effet, fort probable que les partis composant ce camp se présentent aux prochaines élections, qualifiées pourtant de «capitales», en rangs dispersés, au grand dam de leurs bases militantes. Bien entendu, cela ne peut que faire l’affaire des islamistes, lesquels, il faut le dire, voient grand pour les prochaines échéances.

M.O.B

Partager