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La grippe aviaire et la grippe d’hiver

La grippe aviaire est un sujet d’actualité qui semble faire couler beaucoup d’encre ces jours-ci, alors qu’en plein mois de Ramadan, d’autres préoccupations tracassent les esprits au quotidien. En premier lieu, comment agrémenter la chorba du soir qui devient, chaque jour, de plus en plus “anémique”, en prévision de l’Aid et des dépenses exorbitantes qui s’ensuivent. Pourtant, dans les ménages à faibles revenus, seul le poulet peut se targuer de garnir les tables aux heures du f’tour, car la viande, même surgelée, demeure l’apanage des plus nantis. C’est justement à cause de l’apparition de cette grippe aviaire et du tapage médiatique qui explique les risques de cette maladie, que certains consommateurs ont cru bon de boycotter les gallinacés jusqu’à la fin du…Ramadan. Il faut souligner que l’élevage, souvent anarchique, des poulets, échappe totalement au contrôle des services d’hygiène chargés d’enquêter dans ce domaine, et qu’à quelques jours de l’Aid, nombreux sont ceux à s’être reconvertis dans l’aviculture, créneau extrêmement prometteur durant les fêtes religieuses. D’autant plus que pour cela, rien de plus facile, il suffit de posséder un hangar ou une quelconque bâtisse et d’y engraisser des poussins durant quelques semaines. Parfois à même le sol, sans qu’aucune mesure d’hygiène ne soit prise en considération, les poussins grandissent “si Dieu leur Prête vie” comme dirait l’autre. La grippe aviaire qui s’est déclarée en Asie, et où des mesures radicales ont été immédiatement appliquées en abattant plusieurs millions de volailles, semblent certes démesurées, mais il s’agit en fait de préserver la vie de plusieus millions de personnes. En France, des mesures draconiennes ont été prises par les Pouvoirs publics : Interdiction d’importation d’oiseaux exotiques et surveillances accrues aux frontières pour observer le flux migratoire des oiseaux, canards et autres oies sauvages. Pourtant, dans ce pays qu’est l’Hexagone, l’aviculture est soumise à des lois rigoureuses et aucune personne ne dort dans les poulaillers pour surveiller les gallinacés, ce qui n’est pas le cas en Asie et en Algérie. De ce fait, le risque de contamination existe. Même si d’éminents savants et chercheurs affirment que le H5N1, souche du virus A de la grippe aviaire, ne se transmet pas entre êtres humains, il n’en demeure pas moins que la grippe saisonnière, elle se transmet entre les hommes, et jusqu’à cette semaine le vaccin antigrippal n’était que très rarement disponible dans nos pharmacies. Lorsqu’on sait qu’en France près de 20.000 personnes meurent chaque année des complications d’une simple grippe, alors que le vaccin est distribué gratuitement aux personnes âgées, on se demande, combien de décès on enregistre dans notre pays et comment l’Algérie peut faire face à une pandémie de grippe aviaire si cette dernière venait à se déclarer.

Hafidh B.

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