Un test pour la classe politique

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La représentation de la femme au sein de la future Assemblée Populaire Nationale (APN) et les assemblées locales ( APC et APW) constitue l’un des défis majeurs de l’ensemble de la classe politique, mais aussi de la société en général, à l’occasion des prochaines élections.

La nouvelle loi organique, adoptée par le parlement et portant sur l’élargissement de la présence de la femme au sein des assemblées élues, constitue un véritable test pour évaluer l’état d’avancement de la lutte féminine dans notre pays sur le plan politique et favoriser son implication directe dans la prise de décisions dans tous les domaines. Le dernier communiqué du ministre de l’intérieur, expliquant les modalités de cette présence féminine dans les listes électorales, nous renseigne davantage sur les intentions du pouvoir de mettre, enfin, un terme à cette étiquette de parent pauvre qui colle à la femme algérienne dans le domaine politique. Le communiqué stipule, en effet, que « le nombre de femmes candidates devant figurer sur les listes de candidatures présentées, par un ou plusieurs partis politiques, ainsi que par les listes de candidats indépendants, ne doit pas être inférieur aux proportions définies, en fonction du nombre de sièges à pourvoir dans chacune des circonscriptions électorales concernées (wilayas) », précise le ministère de l’Intérieur. « Ces proportions sont de 30%, lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à cinq, 35% lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à 14 sièges, 40% lorsque le nombre de sièges est égal ou supérieur à 32 sièges et 50% pour les sièges de la communauté nationale à l’étranger », précise ledit communiqué. Mais force est de reconnaître que la modification introduite dans la nouvelle loi électorale a été différemment appréciée par la classe politique. En effet, si la majorité des formations de la mouvance démocratique a applaudi cette décision en allant jusqu’à revendiquer son « élargissement au domaine exécutif, avec la réservation de quota pour la femme au niveau des différentes administrations locales et aux plus hauts postes de responsabilité de l’Etat », les formations islamistes et conservatrices ont trouvé que cette nouvelle loi « est venue un peu trop vite », avec comme argument que « la société algérienne n’est pas encore prête pour assumer l’entrée en masse de la femme dans les institutions », en raison « des pesanteurs et des traditions régissant la société algérienne, surtout dans les régions rurales ».

Une explication qui ne semble pas convaincre les militantes des droits de la femme qui ne cessent de leur répondre que la femme algérienne, qui n’a pas hésité un seul instant pour sortir en 1954 lutter aux côtés de ses frères pour l’indépendance du pays, se voit, soixante ans après, en marge de la société alors que le défi majeur de notre pays est celui d’arriver, enfin, à une véritable égalité homme – femme à tous les niveaux.

A. C.

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