Relancée en 2006, après un engourdissement qui a duré cinq saisons, l’ES Bir Ghbalou n’a pas tardé à se retrouver en régionale II, grâce à un travail sans faille. Or, depuis, l’équipe stagne, la réalité du terrain due au manque de moyens financiers et infrastructurels a freiné l’équipe dans son ascension. Nous avons rencontré le président du CSA, Loucif Amar,
qui a bien voulu s’exprimer sur le sujet.
Dépêche de Kabylie : Parlez nous de l’équipe que vous avez relancée après une hibernation de cinq ans.
Loucif Amar : J’ai joué la dernière saison à l’ESBG, ex Amel Bir Ghbalou en 2000. Depuis, l’équipe était livrée à elle même. En 2006, nous l’avons relancée sous l’appellation ESBG. Après une bonne préparation, nous avons accédé à la régionale II groupe B, lors de la saison 2008/2009. Avec les équipes de l’Algérois, ce fut très difficile, mais nous avons réussi à sauver la saison, en accumulant 44 points. La saison suivante, (2009/2010), nous avons rejoint le groupe A, et là aussi, nous avons trimé le manque de moyens financiers et infrastructurels nous a bloqués dans notre ascension. Nous avons même failli redescendre en division de wilaya. C’est le dénuement total, aucun soutien, ni moral ni financier, pourtant l’ESBG est fière de ses 140 jeunes athlètes, tous issus de la commune.
Il y a eu d’abord cette rupture pendant cinq saisons, puis l’absence de toute aide ou soutien. Mais, et la famille sportive de Bir Ghbalou dans tout cela ?! Il y a aussi des sponsors, à l’instar du quotidien El Chourouk qui sponsorise d’autres équipes !
Il faut savoir que cette rupture, nous l’avons payée cher. Aujourd’hui, 70 % de l’effectif n’a pas fait ses classes (catégories). La famille sportive à Bir Ghbalou n’existe plus, chacun est parti de son côté….. Concernant le sponsor dont vous parliez, c’est un enfant du bled, il nous promis une aide, qui sera sans doute, une bouffée d’oxygène pour l’équipe. Nos sportifs ont besoin d’une prise en charge, pour ne pas tomber dans les maux sociaux. Mais nous attendons toujours !
Malgré un début de saison tumultueux à cause des problèmes que vous avez cités, l’équipe se porte aujourd’hui bien, elle est classée parmi les cinq premiers, non ?
Comme d’habitude, nous avons mal entamé la saison. Nous avons rencontré des problèmes pour réunir les frais d’engagements, et acquérir les matériels et les équipements. Je tiens, au passage, à saluer notre ami Benhlima, le président du MB Bouira, qui nous a apporté son aide, notamment dans l’octroi d’équipements. Pour en revenir à notre classement aujourd’hui, c’est grâce à l’excellent travail effectué par l’entraîneur Khelifa, qui a remplacé Zeghouani qui avait quitté le club pour des raisons personnelles, après trois journées de championnat, alors que l’équipe n’avait que trois points. L’arrivée de Khelifa ne pouvait mieux tomber, c’est un très bon technicien qui connaît bien la maison, c’est avec lui que l’ESBG a accédé à la régionale II en 2008. Ce qui fait aussi la force de l’équipe, c’est l’esprit de groupe, entre les joueurs et les dirigeants. Nous formons une véritable famille, la majorité des joueurs est avec nous depuis notre retour en 2006.
Comment avez-vous réussi à convaincre les joueurs de vous rejoindre alors qu’il n y a pas assez de moyens financiers pour les motiver ?
Franchement, si l’on regardait du côté des moyens, aucun joueur ne jouerait à l’ESBG. Comme je l’ai dit, il existe une relation spéciale entre les joueurs et les dirigeants, elle est basée sur le respect et la confiance. Plusieurs éléments avaient rejoint le HC Ain Bessam pendant deux saisons, une équipe mieux lotie que nous. Or, tout en connaissant la situation peu reluisante de l’équipe (ESBG Ndlr), ils sont tous revenus cette saison avec un seul objectif, aider l’équipe à aller plus loin dans le championnat et terminer la saison parmi les premiers.
Donc, jouer les premiers rôles est votre objectif ?
Honnêtement non. Nous visons une place honorable, et ne pas finir la saison sous la menace de la relégation. Malgré le manque de moyens financiers, nous disposons d’une bonne équipe qui renferme d’excellents joueurs à l’instar de, Laala, Khalafat, Ouahchia, pour ne citer que ceux- là.
Votre handicap, c’ est l’état du Terrain n’est ce pas ?
C’est plus qu’un handicap, pour être franc avec vous, parfois je me dit, qu’il y a comme une volonté délibérée de briser l’équipe. Il y a des moments où j’ai envie de jeter l’éponge, mais ce serait abandonner les jeunes athlètes qui n’ont pas où aller, et qui pourraient basculer dans la délinquance et la drogue ! Le stade communal de Bir Ghbalou a domicilié le HC Ain Bessam et l’ASC El Hachimia, aujourd’hui les deux équipes sont dotées de terrains en tartan synthétique, et c’est tant mieux pour eux, nous attendons notre tour impatiemment.
Nous avons sollicité les autorités, la DJS…et on nous a appris que c’était inscrit pour 2012. Nous attendons du concret. Nous avons beau essayé de le rafistoler, mais le terrain en tuf est sérieusement dégradé il suffit d’une simple averse, pour qu’il devienne impraticable.
Difficile de pratiquer du football dans de telles conditions. Dans une saison, un joueur use au moins cinq paires de chaussures, sans parler de ballons et autres équipements. C’est aussi une question de dangerosité pour les joueurs, qui risquent de se blesser à chaque chute. Nous vivons dans un stress permanent. Je profite de l’occasion qui m’est offerte à travers votre journal, pour remercier la DDK du travail qu’elle fait pour la couverture des acticités sportives dans la wilaya, et pour réitérer mon appel aux autorités, afin qu’elles regardent un peu, du côté de Bir Ghbalou.
Entretien réalisé par Rayane B