“Il n’y a pas de trace de 94 000FF de l’argent du transfert de Saïb”

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Cité par Rachid Baris, l’ex président de la JSK, Mourad Yousfi, s’est présenté hier à notre bureau, muni de documents, pour apporter des précisions et répondre à l’ancien milieu de terrain des Canaris.

«J’‘ai hésite avant de venir, mais je ne pouvais pas me retenir. Baris a été cité par Iboud, parce que quelque part, on voulait lui coller le fait d’avoir détourné l’argent du transfert de Saïb. Ça parlait assez souvent dans les cafés, et Iboud a exhibé le document relatif à l’encaissement de l’argent de ce transfert signé par Baris. Iboud n’a fait que se défendre, lui qui n’a rien à voir dans cette transaction. En ce qui me concerne, je n’ai jamais cité Baris dans les précédentes interventions et je ne vois pas la raison qui l’a amené à évoquer mon nom et à se demander, je cite : qui est ce Yousfi ? Je ne le connais pas ! Et bien, je vais lui rafraîchir un peu la mémoire et lui rappeler que j’ai été élu à la présidence de la JSK le 14 octobre 1992 et que quelques temps plus tard, nous l’avions invité après qu’il ait refusé de procéder aux passations de consignes, pour donner des éclaircissements sur la situation qu’il avait laissée, les dettes, les transferts de Saïb et de deux autres joueurs et l’affaire du sponsor Unishipping, Je l’avais reçu dans mon bureau. On a discuté et je lui ai demandé de verser l’argent du transfert de Saïb dans le compte devise de la JSK sis à l’agence BNA de Tizi-Ouzou. Il m’a promis de le faire, mais il ne l’a jamais fait !»

“Le montant maquant n’est rentré ni en argent ni en équipements”

Yousfi explique, ensuite, et dans les détails, les différentes péripéties relatives au transfert de Saïb. « Baris dit avoir réglé avec une partie de l’argent, les équipements pour la finale de la coupe d’Algérie. A ce que l’on sache, la finale s’est jouée en juin 1992 et le chèque d’Auxerre qu’il a encaissé date du 30 septembre 92 et était d’un montant de 200 000FF. Je dirai, aussi, qu’initialement, il n’était pas question d’argent, Auxerre devait prendre en charge l’équipe pour un stage de quinze jours en France. Or tout d’un coup, et sachant qu’il n’avait pas une seule chance de rester aux commandes, il y a eu ce changement dans la transaction. Ils ont préféré prendre le montant du transfert en argent et, ainsi, priver le club d’un stage en France.

En ce qui nous concerne, nous n’avons jamais reçu d’équipements. Nous avons les documents en notre possession qui peuvent être consultés à tout moment. L’équipementier Duarig nous a saisis officiellement en date du 9 décembre 92, disant que leur société n’a reçu, à cette date, aucun règlement, même partiel, de la part du club de la JSK ou du sponsor (société Unishipping) concernant le devis des équipements qui avait été établi le 10 septembre 92, pour un montant de 193150FF. Quelque jours plus tard, le 14 du même mois, Duarig nous a informés avoir reçu un chèque, en retard, de la part de Baris et dont la somme était de 83000FF, avec mention chèque à ne pas retirer avant le 30/12/1992. Duarig nous a demandé de confirmer cela pour entamer la fabrication des articles correspondants au contrat. Nous ne l’avons pas fait parce que nous n’avions pas l’argent nécessaire et nous ne pouvions pas nous engager. Voila donc l’affaire et, encore une fois, nous n’avons jamais reçu les équipements en question. Pour cette affaire de chèque, je me demande comment Barris a pu libeller en son nom un cheque pour Duaring, le 22/10/92, alors qu’il n’était plus gestionnaire du club. Je sais qu’on l’a appelé pour lui dire que quelque chose se préparait à son encontre et que notre équipe a contacté l’entreprise Duarig. C’est la raison pour laquelle il a déposé le chèque. Pour le reste, je laisse le soin aux lecteurs d’en tirer les conclusions. Une chose est sûre, maintenant que l’on est plus renseigné 20 ans après, sur les 106000FF qui ont été versés à nos successeurs à le tête du club, les 94000 FF restant ne sont rentrés ni en argent et encore moins en équipements ».

“On a trouvé un solde de 186 000DA et une dette de 525 millions de centimes”

Yousfi ne s’arrêtera pas là en déclarant, toujours au sujet de Baris, qu’«il dit aussi avoir remis une partie de l’argent à nos successeurs. La question que je lui pose est : pourquoi a-t-il attendu près deux ans pour remettre cet argent, alors qu’il y avait une équipe dirigeante qui a été élue légitimement à la tête du club le 14 octobre 1992 et dont j’étais le président ? Je dois rappeler à Monsieur Baris, qui dit ne pas me connaître, qu’il n’a pas été élu, contrairement à moi. Il a été placé par le président actuel». Poursuivant ses précisions, Yousfi nous fait un état de la situation laissée par Baris. «Il faut que tout le monde sache que lorsqu’ on est arrivé le solde laissé par Baris était de 186 mille dinars. Les dettes que nous avons trouvées étaient de 525 millions de centimes. Il s’agit de factures d’Air Algérie (billetterie) d’un montant de 280 millions de centimes, de l’hôtel Amraoua, avec 170 millions de centimes, et de l’hôtel Lalla Khedidja, avec 75 millions de centimes».

“L’affaire Unishipping n’est toujours pas élucidée”

«Il y a une affaire qu’il faudra aussi élucider, celle concernant la société Unishipping. La JSK a joué une saison avec le logo de ladite entreprise étrangère, sans autorisation, et le club n’a pas vu la couleur de l’argent de ce sponsor. L’équipe sortante a conseillé l’équipe en place d’aller récupérer une somme de 800 000FF chez ladite société mais malheureusement, lorsque je suis allé à l’adresse de son siège, avenue marceaux à Paris, on m’a signifié que cette entreprise n’existait plus. Outre cela, Baris a dit qu’il avait pris en charge un émissaire du président actuel qui est allé récupérer l’argent (106 000FF), je lui fait savoir que nous avons retrouvé 25 billets d’avions Alger – Marseille, en aller et retour, au nom de Baris que la JSK a payés».

La commission de réflexion va interpeller le wali

Revenant sur la crise qui secoue la JSK ces dernières semaines, Yousfi nous a indiqué que la commission de réflexion allait se réunir aujourd’hui (hier, NDLR) à 17h00 pour faire le point sur la situation et prendre les décisions qui s’imposent. «Nous allons nous réunir tout à l’heure à 17h pour faire le point. A l’issue de la réunion on prendra les décisions qui s’imposent. D’ores et déjà je peux vous avancer que devant la forte tension qui prévaut ces derniers jours, avec des supporters qui envisagent de faire des marches et des sit-in, la commission va interpeller le wali pour qu’il intervienne et qu’il prenne en charge les doléances des supporters qui ne cessent d’exiger le départ du président en place».

Propos recueillis par S. Klari

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