RND, FLN et MSP calment le jeu

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Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Aboudjerra Soltani ont affiché, chacun de son côté, un sourire de circonstance. Avant et après des  » discussions fructueuses  » les trois hommes se sont contentés, contrairement aux deux précédentes rencontres, aux déclarations protocolaires.Ils ont certainement appris la leçon de la dernière réunion tenue au siège du MSP où ils s’étaient livrés à des critiques peu conventionnelles sur des sujets censés les faire converger, étant coalisés dans un même gouvernement. Hormis le chef de l’ex-Hamas qui a fait une déclaration plus ou moins longue où il a donné le bilan de sa présidence à la tête de l’Alliance avant de passer le flambeau à Ahmed Ouyahia, ses deux autres partenaires se sont presque tus sur l’essentiel.Aucune divergence. Tel est le message transmis et dans la déclaration qui a sanctionné les travaux (des journalistes en avaient récupéré une copie bien avant le sommet) et lors de la conférence de presse du nouveau président du groupe. Pour mieux calmer le jeu, il est mentionné dans le communiqué qu’une marge d’autonomie est laissée aux partis pour développer leurs visions. Soltani a avancé même, dans son speech d’ouverture, que les questions sur lesquelles il y avait divergence  » ne figurent pas dans le pacte  » signé par les chefs des trois partis à la création de l’Alliance. Il se félicite même que les trois partis ne se  » soucient plus des campagnes médiatiques  » qui les  » visent « , et qu’ils  » s’attellent  » à réaliser les  » objectifs tracés « . Soltani n’a de bilan à présenter que les réalisations du président de la République. Les meetings organisés par les trois formations politiques lors de la campagne référendaire pour le référendum du 29 septembre dernier sont présentés comme de hauts faits de guerre qui prouvent  » l’homogénéité  » des alliés.Comme à ses habitudes, le chef du MSP n’a pas raté l’occasion de stigmatiser le gouvernement, notamment sur le plan social dans lequel  » il faut exploiter l’aisance financière pour réduire le fossé qui sépare les classes sociales « . Ahmed Ouyahia a répondu à la préoccupation de son « frère » lors de la conférence de presse animée quatre heures plus tard par « une politique sociale qui tient compte des réformes économiques sans populisme ni démagogie « . C’était le seul véritable couac. Le reste est laissé à l’apaisement. Certainement enseignés par les contradictions, graves pour un gouvernement de coalition, relevées lors de la dernière campagne référendaire, les trois ministres de Bouteflika ont signé un pacte, implicite, pour mener une campagne  » douce  » lors des élections partielles prévues en Kabylie le 24 novembre prochain. Si les trois  » frères  » ne comptent pas présenter des listes communes, ce qui est confirmé avec la clôture du dépôt des candidatures, ils se sont donc promis  » une campagne propre « .C’est du moins ce qu’a dit Ahmed Ouyahia à un confrère qui voulait connaître la position de l’Alliance par rapport aux partielles en kabylie.  » Il est clair que nous n’allons pas présenter des listes communes. Il est évident que chacun de nous va descendre sur le terrain pour défendre ses listes, mais nous nous sommes entendus sur le principe d’une campagne propre où il faudra éviter l’insulte et l’invective ». Aussi, pour rester au stade des déclarations, les trois alliés « souhaitent des élections sereines en Kabylie « , comme l’a affirmé leur nouveau président, Ahmed Ouyahia. Pour le reste, rien de concret n’est sorti de cette réunion. Juste que les partis de l’Alliance se  » félicitent  » du déroulement du référendum du 29 septembre et de  » l’adhésion du peuple algérien à la charte pour la paix et la réconciliation nationale « . Ils entendent également accorder leurs violons lors de la présentation de la loi de finances 2006 devant le Parlement. Ils veulent éviter, à coup sûr, l’épisode de la loi de finances 2005 où les députés FLN et MSP ont imposé l’interdiction d’importation des boissons alcoolisées contre la volonté du gouvernement. Et pour tout résumer, Ahmed Ouyahia a dit que le seul projet qui réunit les trois partis est celui du président de la République.

Ali B.

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