La commune d’Ouzellaguen située à environ 80 kilomètres de Béjaïa fait face à d’innombrables difficultés que lui causent des centaines d’habitations précaires situées dans des anciennes cités de recasement datant de l’ère coloniale.
Après la tenue du congrès de la Soummam au village Ifri, l’armée française en guise de représailles a délocalisé les populations des 14 villages situés en amont pour les entasser dans des cités de recasement créées à cet effet au chef-lieu communal, et ce, pour priver les Moudjahiddines de leur soutien. A l’indépendance, cette commune a hérité de cinq ilots renfermant un millier d’habitations insalubres. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont mis en place un programme de résorption. Construites dans le cadre du plan de Constantine en 1958, pour accueillir ensuite à titre transitoire les refugiés qui ont été rasés par l’opération jumelle en 1959, ces cités de recasement sont encore là cinquante années après le recouvrement de l’indépendance. Il faut dire aussi que les plaies béantes ne sont pas encore refermées pour certains habitants qui attendent toujours leur recasement dans des habitations décentes. Le plus important de ces ilots est la cité Si Nacer située au centre ville. Il comptabilise à lui seul plus de 600 maisons précaires. Ne pouvant rejoindre leurs villages détruits par l’armée française, les habitants ont continué donc à vivre dans des maisons insalubres, avec l’espoir de bénéficier un jour de logements décents. «Rentrant dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire qui tracasse notre commune, en 1998 une opération de recasement d’envergure a été menée par les pouvoirs publics qui ont attribué des logements évolutifs à une partie des habitants de la cité Si Nacer. Des logements implantés à proximité de cette cité. Une partie des habitants du village Helouane ont quant à eux bénéficié de logements sociaux construits aussi à la lisière du village», dira un élu APC, à propos de ces ilots d’habitations précaires qui constituent, selon lui, un vrai problème pour la commune. Il ajoute : «Un autre programme de construction de 600 logements a été mis en place en 2009 et notre souhait n’est autre que la récupération de l’assiette foncière après démolition des vieilles maisons, pour construire des bâtiments». Ces habitations précaires qui constituent une tache noire de cette commune martyre et par la même historique, pour avoir abrité le congrès de la Soummam, tiennent à cœur aux autorités locales qui veulent en finir rapidement. Pour cela, ils cherchent inlassablement les voies et les moyens pour les éradiquer. A ce sujet, notre interlocuteur dira pour terminer dans le même ordre d’idées : «Notre commune souffre énormément de l’absence d’assiettes foncières devant abriter les nouveaux projets. Nous souhaitons donc pour cela que les résidents de ces cités nous facilitent la tâche en libérant les anciens logements appelés à être démolis une fois les occupants seront recasés dans de nouveaux logements».
L. Beddar

