Depuis que la commission d’attribution de logements a fait part de la liste définitive des 507 bénéficiaires, dont 382 ont déjà reçu les clefs, les 123 pré-bénéficiares de logements sociaux qui se sont vus radiés de la liste, après le passage sous la loupe des dossiers, n’arrêtent pas, à ce jour, d’assiéger régulièrement le siège de la daïra de Béjaïa dans le but de protester contre la décision de la commission laquelle, selon eux, les a «exclus à tort».
Il faut rappeler que la tension a commencé à monter dès l’affichage, à la mi-ramadhan dernier, des listes des pré bénéficiaires, quand le siège de la daïra a été assiégé par les contestataires. La solution était alors de procéder à des recours et de signaler les personnes n’ouvrant pas droit au logement social mais dont les noms figuraient sur les listes. Cette opération a, au final, abouti à la radiation de 123 personnes de ces listes, qu’on a remplacées par d’autres en procédant par ordre de priorité. C’est justement cette catégorie de personne qui, aujourd’hui, peine à avaler la pilule de cette « exclusion » et tente d’amener, par la multiplication des actions de rue, les autorités à revoir les listes. Les critères exigés par les autorités pour l’octroi d’un logement social sont pourtant claires, notamment celui relatif au salaire. Celui-ci ne doit pas dépasser le seuil des 24000 DA et dans le cas contraire, d’autres types de logement leur sont accessibles. Le wali a d’ailleurs tenu à le rappeler lors de la cérémonie de remise des clefs. Parmi les 123 radiés se trouvaient, selon le chef de la daïra de Béjaïa, des personnes dont les salaires dépassent, et de loin, les 24000 DA, celles qui possèdent des parcelles de terrain et d’autres qui détiennent des commerces. Le chef de daïra a tenu, sur les ondes de la radio locale, à faire savoir que tous les logements attribués sont mérités et que la commission a multiplié les enquêtes afin de trier, parmi les 24000 demandes, les vrais nécessiteux.
A travers son long discours lors de la cérémonie de remise des clefs aux bénéficiaires, le premier responsable de la wilaya a voulu faire savoir que le nombre de 24000 demandes de logement dans une ville de 200000 habitants est exagéré et que selon lui, il n y aurait pas plus de 6000 vrais demandeurs. Les citoyens de Béjaïa, eux, ne sont pas du même avis et pensent que la ville des Hammadites souffre d’un manque criard en matière de logements.
M. H. Khodja

