3400 âmes habitent une zône ““rouge””

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Dans la commune de Taskriout, à une cinquantaine de kilomètres à l’Est du cheflieu de la wilaya de Béjaïa, la psychose s’installe de jours en jour davantage. Des milliers d’habitants du village Aït Ali Oumhand sont en danger de mort. Dans cette bourgade coincée entre des flancs de montagnes, le sol est en mouvement constant, menaçant des dizaines d’habitations. Alors que les habitants de ce bourg craignent d’être ensevelis sous des tonnes de terre, les autorités locales gardent un silence «assourdissant», en ressassant une promesse qui tarde à se traduire par des actes. «Des experts en géologie arrivent», répètentelles en permanence. Mais la réalité est plus poignante, «3400 âmes sont en danger de mort», écrivent les habitants du village Ait Ali Oumhand sur une banderole qu’ils agitaient, hier, sous les fenêtres du wali de Béjaïa. Ils étaient des centaines de villageois à avoir fait le déplacement depuisAit Ali Oumhand jusqu’au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa pour manifester, non pas leur colère, mais leur peur d’être enterrés vivants. Sans assistance à ce jour, ils demandent aux pouvoirs publics «un minimum de respect aux enfants des martyrs». Comment ? Ils proposent à qui veut les entendre d’«évacuer sans tarder» leur village et le déclarer «zone à risque». Depuis janvier 2009, des milliers de citoyens vivent la peur au ventre. Et pourtant, un drame s’est déjà produit au début du mois de février dernier, lors de l’épisode neigeux qui a affecté cette région montagneuse avec l’effondrement de 10 habitations suite à un glissement de terrain. Les familles qui y habitaient ont été sauvées in extremis par des gendarmes. Depuis, elles sont hébergées au niveau du centre culturel de la localité. Mais jusqu’à quand ? «Nous demandons l’évacuation immédiate de toutes les familles habitant au pied de cette montagne. Un glissement de terrain peut survenir à tout moment. Les mur s de nos maisons sont lézardés et menacent de s’effondrer», déclare, dépité un représentant des villageois d’Ait Ali Oumhand. Des représentants dudit village ont été reçus par le wali de Béjaïa, et au sortir du siège de la wilaya, leurs visages étaient crispés. «Rien… Que de promesses !», s’indigne l’un d’eux. La région de Taskriout est connue, depuis longtemps, par son sol instable. D’ailleurs, l’ex-wali de Béjaïa, Ali Bedrici, avait diligenté une équipe de géologues pour y étudier la nature du sol. Néanmoins, seuls les services de la wilaya connaissent les résultats du rapport de ces experts. Pas même les principaux concer nés, les villageois d’Ait Ali Oumhand, en l’occur rence. Du temps des Français, cette zone avait été classée «rouge».

Le rassemblement de protestation des habitants d’Ait Ali Oumhand, relevant administrativement de la commune de Taskriout, s’est déroulé sans violence ni heurts.

Dalil S.

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