La friperie gagne de l’espace

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Si l’on se base sur la multiplication des fripiers ambulants au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah qui se tient tous les mardis, il y a lieu de conclure que toutes les gesticulations faites autour de la suppression de l’importation des fripes n’ont été suivies d’aucun effet concret.

Bien au contraire, le nombre de chiffonniers a, depuis, sensiblement augmenté du moins au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah au point où le stand habituel qui leur est réservé s’avère exigu pour contenir les étalages de ceux intervenant dans ce créneau. Un stand non couvert d’environ 80m/50m au niveau desquels ces étals qui sont en fait des lits de camp pliables serrés les uns contre les autres, ne laissant aucun espace aux retardataires qui n’ont d’autres solutions que celle de monter leurs étals en dehors de ce carré qui leur est réservé. C’est ainsi que plus de 40% de cette filière déborde vers l’extérieur pour occuper l’unique voie d’accès du côté nord à l’intérieur du marché gênant considérablement les milliers de citoyens qui vont y faire leurs emplettes et qui se voient ainsi contraints de slalomer entre ces étales en marchant péniblement de côté. Ces chiffons sont classés par catégories. Ainsi, on trouve du 1er au 3e choix, soit pour tous les goûts et toutes les bourses. On peut acheter un pantalon à 1 000 ou 100 Da, c’est selon l’état de l’usure, avec un dénominatif commun qui est le fait d’être déjà utilisé. Ce stand de fripes reste de loin le plus fréquenté. De nombreux acheteurs s’agglutinent devant les étals dès l’ouverture et jusqu’à la fermeture du marché farfouillant dans le tas et soulevant par brassées des vêtements usés à la recherche… d’une bonne occasion au sens propre du terme. Les spéculateurs qui sont une autre catégorie de clients qui fréquentent ce stand se lèvent de bonne heure pour rafler les meilleures pièces qu’ils s’attellent par la suite à revendre durant le reste de la semaine en écumant les places publiques ou en faisant du porte-à-porte à travers les agglomérations des zones reculées en proposant surtout des vêtements féminins qui s’écoulent rapidement et facilement. Fait choquant et inquiétant en même temps, parmi les tas de chiffons proposés à la consommation du grand public, figurent du linge intérieur et autres sous-vêtements dont les prix sont les plus bas, à la portée de tout le monde. On peut acquérir l’une de ces pièces à 50 Da et comme dans ces régions semi conservatrices où les femmes, notamment celles dites au foyer sortent peu, elles se rabattent sur cette marchandise douteuse qui leur arrive à portée de main. De plus, la transaction se fait discrètement, un fait qui n’a pas échappé à ces futés revendeurs qui les approvisionnent…a profusion et chacun y trouve son compte, sauf que le risque que ces sous-vêtements puissent véhiculer des maladie n’est pas à écarter. Un cas sur lequel doivent se pencher les services de la prévention pour s’assurer que cette marchandise est saine.

Oulaid Soualah

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