B. Mokrane, 65 ans, a été enlevé dans la soirée de mardi dernier, vers 18h, sur les hauteurs de Mekla à une trentaine de kilomètres à l’Est de Tizi-Ouzou.
La Kabylie s’est levée sur une triste nouvelle, hier encore. Le lendemain de la tragédie des deux enfants qui se sont donnés la mort, voila que la wilaya de Tizi-Ouzou, qui n’en finit pas de compter ses malheurs, enregistre un autre coup, pas du tout facile à digérer. La nouvelle a vite fait le tour de toutes les contrées kabyles. De bouche à oreille, on rapporte en effet, qu’un villageois a été enlevé dans la commune de Mekla. Qui est-il ? Un peu plus tard dans la journée, on apprendra qu’il s’agissait d’un habitant du village Thakhlicht nath mensour Ouahmed, à mi chemin entre Mekla et Ait Yahia. Celui-ci a été enlevé en quittant son lieu de travail, une carrière d’agrégats dont il propriétaire, située au niveau du lieudit Alma Haroun sur les hauteurs de la localité de Mekla. Selon des sources sécuritaires, la victime a été interceptée à la sortie de la carrière par quatre individus. L’otage a été ensuite, conduit vers une destination inconnue à bord de son propre véhicule. Un véhicule qui a été retrouvé quelques heures plus tard. C’est ce qu’indiquent des sources locales sans toutefois préciser le lieu exact où la voiture a été abandonnée par les ravisseurs. Les mêmes sources croient savoir que les ravisseurs ont pris attache avec la famille de la victime, l’assurant que B. Mokrane se portait bien. Ils se sont même permis, indique-t-on du coté de Mekla, de passer, en signe de bonne foie, la victime à un de ses proches au téléphone. On ne sait pas encore si une quelconque rançon a été réclamée pour la famille. Mais la procédure est claire. Les ravisseurs appartenant généralement aux groupes islamistes armés qui écument la région, exécutent ce genre d’actes afin de renflouer leur caisse. Il faut dire toutefois qu’au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, leurs sales desseins ont souvent tourné en échec grâce à la mobilisation de la population locale qui n’hésite pas à sortir dans la rue pour demander la libération sans condition des otages. Ce n’est certainement pas les exemples qui manquent. Un nombre important des 65 enlèvements que la wilaya de Tizi-Ouzou a enregistré avant celui dont a été victime donc B. Mokrane, ont connu des fins heureuses dans ce sens que les victimes ont été relâché sans contre partie. A Boghni, Fréha, Beni Douala, Mechtras, pour ne citer que ces localités, les citoyens ont pressé les terroristes à relâcher leurs victimes sans condition. C’est la première fois que la localité de Mekla soit confrontée à une telle situation. Jusqu’à la fin de la journée d’hier, aucune décision dans ce sens n’a été prise. Aussi, la famille du patron de la carrière est restée sans nouvelle de l’otage.
M.O.B