Da Mokrane retrouve les siens

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Belkessam Mokrane, propriétaire d’une carrière d’agrégats dans la région de Mekla, kidnappé mardi dernier, a pu retrouver les siens, sain et sauf. Il a, en effet, été relâché par ses ravisseurs, hier matin aux environs de 8h30.

Devant l’entrée de la maison de M’hamed, frère de Dda Mokrane, kidnappé mardi au soir, rien ne semblait inhabituel. A part peut-être les quelque voitures en stationnement.

Dda Mokrane venait à peine de retrouver sa famille. Ayant été relâché hier en matinée. Un soulagement pour sa famille et ses amis qui appréhendaient le pire. A peine à l’intérieur, on se rend compte que la maison était déjà pleine de monde. Mohand, le frère de la victime, nous accueille à la porte, sourire de soulagement aux lèvres, visiblement heureux que ça se soit bien terminé un sentiment qui est d’ailleurs visible sur tous les visages. Dans les couloirs, on ne discernait que des « El hamdoullah Salamat ». Deux jeunes filles ne retenaient pas leurs larmes, c’est dire que l’émotion était à son comble, hier cher les Belkessam. Depuis l’annonce de la bonne nouvelle, les villageois d’Aït Mensour Ahmed, et aussi de tous les autres villages environnants, se sont déplacés pour partager la joie de revoir l’enfant de la région retrouver les siens sain et sauf. La famille de Da Mokrane n’aurait connu de soulagement qu’avec le coup de fil de Da Mokrane, lui-même, qui leur demandait de venir le chercher du côté d’Aït Mraou, à quelque kilomètre de son village. « Je ne croyais pas mon autre frère qui m’a appris que Mokrane venait de le contacter, lui-même, pour nous dire qu’il venait d’être relâché. On craignait un canular, 10 minutes plus tard, il a appelé ma mère pour la rassurer. Et ce n’est que lorsque je l’ai rappelé et qu’il a décroché lui-même, que j’ai cru à sa libération », dira le grand frère. La maison où se trouvait le libéré n’a pas désempli depuis que la nouvelle de la disparition de Da Mokrane a fait le tour du Aarch. « Nous avons eu le soutien de toute la population locale qui nous a assuré de sa sympathie depuis la disparition de mon frère », assure Da Omar, grand frère de la victime. Dès la réception de « la mauvaise nouvelle, la population locale a pris les choses en main ». Une cellule de crise a, de ce fait, été installée, le lendemain mercredi. D’immenses banderoles sur lesquelles on appelait à la libération de Belkessam Mokrane, et aussi à la mobilisation pour que « cesse les kidnappings » étaient, jusqu’à hier, visibles un peu partout dans la région. Une fois de plus, la mobilisation aura payé et Da Mokrane a pu retrouver les siens. Ce dernier était, hier, trop fatigué et n’a pas été en mesure de nous parler et de nous raconter sa mésaventure, chose dont, justement, se chargera Da Omar.

Omar, son frère raconte…

Ce dernier n’hésitera, d’ailleurs, pas à raconter en détail ce qui est arrivé à son frère. « Mon frère a été surpris par ses ravisseurs en sortant du travail, mardi dernier aux environ de 16h30. Cela c’est passé devant la carrière située à El Maharoun dont il est propriétaire et qui se trouve juste-là en contrebas du village. Quatre hommes armés ont surgi de nulle part, ils ont sommé mon frère de sortir de voiture. Chose qu’il fit bien évidement », raconte Omar. Il poursuivra son récit en disant que la victime a été installée, par la suite, entre deux de ses ravisseurs, sur le siège arrière de sa propre voiture. Celle-ci sera retrouvée plus tard à Aït Si Amara, où elle a été abandonnée par les ravisseurs. Il dira que son frère se souviendra du trajet jusqu’à Tizi N Tergua, mais de là il sera encagoulé et ne pourra d’ailleurs plus se situer. Ils poursuivront leur chemin à pieds, à travers des sentiers méconnaissables pour la victime. Jusqu’à ce qu’il arrivent au lieu ciblé. Une heure après son enlèvement, Mokrane a eu droit à un appel. Il contactera son frère pour lui exposer la situation, mais aussi pour « nous rassurer et nous dire que malgré tout, il allait bien », ajoutera le frère ainé. Un quart d’heure plus tard, se sera au tour de l’un des ravisseurs de contacter Da M’Hamed, l’autre frère du kidnappé. « Il parlait arabe, mon frère m’a passé le téléphone. D’une petite voix à peine compréhensible, il me disait que mon frère était entre de bonnes main et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter », se souviendra Dda Omar. Au passage, il assurera que son frère n’a été victime d’aucune maltraitance. « Mon frère se porte bien, fatigué par sa mésaventure, c’est sûr, mais il va bien. Il n’a été victime d’aucune maltraitance, ni physique ni morale », ajoutera Dda Omar qui, comme pour se convaincre que son frère était bel et bien présent parmi eux, répétait entre chaque phrase qu’il prononçait que « l’essentiel, c’est qu’il soit là sain et sauf ». Avant de partir, nous avons aperçu, dans le salon, Dda Mokrane, entouré des membres de sa famille et de beaucoup d’autre visiteurs que le salon avaient déjà du mal à contenir, il semblait bien se porter. La fatigue qui se lisait sur son visage n’avait pas d’effet sur sa corpulence d’homme qui ne fait pas son âge (65 ans). Il y a lieu de rappeler que cet enlèvement vient s’ajouter à la longue liste de 65 enlèvements qu’a déjà connu la région de Tizi-Ouzou depuis l’apparition de ce phénomène. Chose qui ne fait qu’accentuer l’atmosphère de terreur à travers la région, surtout parmi les entrepreneurs.

Tassadit Ch.

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