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“Tixurdas n Saïd Wehsen”, en hommage à Mohia

«Tixurdas n Saïd Wehsen» adaptation en kabyle de «Les Fourberies de Scapin» de Molière est sans doute l’hommage le plus illustre que pouvait rendre le groupe de traducteurs mais aussi amis du grand dramaturge que fut Mohia.

C’est dans un souci de faire aboutir un travail déjà entamé avec le Maestro, disparu avant la fin de la symphonie même, que «Tixurdas n Saïd wehsen » a pu voir le jour. Un travail de longue haleine sur lequel se sont attelé les adeptes de «Aberrak nni», l’endroit dans avait l’habitude de se retrouver tout les vendredis et samedis, le petit groupe de traducteurs qui par la suite laissaient libre cours à leurs idées afin de donner vie aux multiples personnages présents dans la célèbre comédie de Molière. Ceci se fera bien évidement dans un contexte purement Kabyle, que les compagnons de Mohia prendront soins de concocter, chacun selon ses propres expériences et souvenirs de la vie quotidienne dans les villages de kabylie. L’histoire de Saïd Wahcen sollicité par Athman qu’un mariage non désiré guette prendra bientôt forme. Lhaj Dahman ayant choisi la femme de son fils, et loin d’abdiquer devant la volonté de ce dernier que le charme de Hesna n’a pas laissé indifférent. Des aventures qui cachent bien des surprises, que les lecteurs trouveront un malin plaisir à découvrir. Rehaussé par d’autres personnages Lhaj Lhesnawi, Hsisen, Girman et les autres qui verront le jour à travers les actes de la comédie. Ceci, dans une ambiance de gaîté et de bonne humeur. Une comédie qui sera d’ailleurs dédiée par ces compagnons à Muhand U Yahia. Ceux-ci sont les six membres du petit groupe que Muhand U Yahia rassemblera autour de lui pour l’accompagner dans «cette magnifique expérience qu’est d’adaptation en langue kabyle d’œuvres théâtrales universelles», notera Nadia Mohia, sœur du défunt, dans la présentation de la comédie de Saïd Wahsen. Djamal Abbache, Boubekeur Almi, Saïd Hammache, Idir Naït-Abdellah, Tahar Slimani et Mokrane Taguemout qui ont pris l’initiative de rendre hommage à l’illustre Mohia. Ceci, en menant à terme «Tixurdas n Saïd Wahsen». C’est grâce à eux, persévérants même après la triste disparition de Mohia que la maladie emporta en 2004, que le travail a pu être achevé. Tâche «pénible» pour les compagnons de Mohia que de se remettre à la besogne, mais leur serment était fait «d’accompagner Wahsen à bon port». Suivant le rituel régulier avec lequel le groupe d’amis et non pas de traducteurs, travaillait du vivant de Mohia, Scarpin et ses proches ont pu s’exprimer en kabyle. Muhand U Yahia, père de plusieurs autres œuvres adaptées de travaux universels, dont En attendant Godot de Samuel Backet qui a donné lieu à Am win yergan rebbi. La jarre de Luigi Pirandello dite Tacbaylit par Mohia. Mais aussi Le médecin malgré lui ainsi que Tartuffe de Molière. Le livre, paru aux éditions Achab est disponible sur les étals, et les adeptes des œuvres de Mohia ne manqueront pas de déceler l’empreinte qui a toujours distingué le travail du dramaturge.

T. Ch.

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